Lycée du Haut-Barr

- 67700 Saverne -

Les couleurs de la citoyenneté

      Vendredi 1er avril, les élèves de la TS1 et de la TES du Lycée du Haut-Barr ont pu bénéficier d’une sortie pédagogique sur la citoyenneté organisée par leur professeur de Philosophie, Mme Le Van, avec le soutien de Mme Casta rappelant que « l’éducation à la citoyenneté est non seulement un axe majeur du projet d’établissement, mais est une priorité éducative ». Accompagnés par leurs enseignants Mme Laneres, Mme Neiter, M. Clause et M. Deveau, les élèves ont pu effectuer le « Parcours Citoyen » proposé par la ville de Saverne, constitué de trois expositions complémentaires situées dans et autour du Château des Rohan.
Dans la continuité de leur cours de philosophie sur l’Etat et la société, la justice et le droit, ils ont pu réfléchir, au moyen de supports artistiques, aux ravages individuels et collectifs générés par les discriminations raciales et antisémites. Pour contrer ces dérives éthiques et politiques majeures, ils ont médité sur la nécessité d’instaurer le respect des droits fondamentaux et de promouvoir les valeurs humanistes qui permettent d’instaurer un vivre ensemble plus tolérant et plus fraternel.

        La matinée s’est déroulée dans une alternance de visites guidées présentées par les artistes en personne (visite de l’exposition « Mémoire de ces vies » par Mme F. Mayran, visite de l’exposition « Lieu de mémoire » par M. A. Kahn et M. J. P. Kleitz, visite de l’exposition « Respects » par Kaviiik) et d’ateliers avec des témoignages poignants qui constituent autant de temps forts (Mme I. Cattier-Mpinganzima, rescapée Tutsi ; M. A. Kahn qui a parlé de son père Sylvain Kahn, déporté et survivant d’Auschwitz ; M. T. Bohrmann, résistant à 15 ans, accueilli par G. Ast, collègue d’histoire retraité, mais toujours actif !).

 

Articles  DNA  avril 2016 :

"Des lycéens en chemin vers la citoyenneté »

"Reporter pour la citoyenneté"

VIDEO FR3 ALSACE

INTERVIEW
de David ROUSTER et Angelo TROZZI, TES,
de Nicolas GUYOMARCH et Nicolas BOWE , TS1
LYCEE du HAUT-BARR, 0 1. 04. 2016
KAVIIIK :

Journaliste : En quoi vos oeuvres permettent-elles aux individus de mieux comprendre la citoyenneté ?
  ALSACEKaviiik : Je défends des valeurs ouvertes, tolérantes. La citoyenneté, c’est un thème qui est très vaste,
mais je dirais que c’est s’intéresser à la vie, à la vie d’une cité, à la vie des autres. C'est aussi respecter
les différences quelles qu’elles soient. La citoyenneté, c'est affirmer le droit de bien vivre ensemble.
Journaliste : Pourquoi avez-vous choisi d’exposer vos oeuvres aussi aux Gravières ?
Kaviiik : Cela fait partie de la citoyenneté d'exposer des oeuvres aussi dans un quartier défavorisé.
Journaliste : D'où vient votre pseudonyme ?
Kaviiik : Cela a du sens, parce que quand j'avais votre âge, je n'étais pas très bien dans ma famille, je
ne voulais pas avoir le même nom, ce sont des lubies de jeunesse et puis ça passe... Il y a trois "i" dans
ce pseudonyme, car dans mes vrais nom et prénom il y a trois "i". Du coup, je les ai gardés.
Journaliste : Comment définissez-vous le respect ?
Kaviiik : C'est une bonne question, mais elle est difficile. Le respect revêt beaucoup de formes
différentes : le respect de la culture, la sienne et celle des autres, le respect de la nature, le respect des
différences, le respect de la difficultés des autres, c'est l'entraide, c'est la solidarité, la fraternité. Le
respect se manifeste de façon chaleureuse et plutôt joyeuse.

 

Fabienne Neiter : « KAVIIIK est un artiste extrêmement doué et éclectique mettant son talent aussi
au service de causes humanitaires et humanistes et profondément attaché aux valeurs fondamentales
que sont le respect, la solidarité et la fraternité. Je l’ai senti très proche des jeunes. De part ses oeuvres
monumentales, ce qualificatif valant aussi bien pour la taille que pour le nombre, il incarne à mes
yeux, la réussite et l’accomplissement de soi dans LE TRAVAIL. Et nous savons combien les jeunes
ont besoin que nous en leur en donnons le goût. ll dit ‘avoir eu de la chance et un don’, mais la chance
et le don seuls ne suffisent pas. Il a su saisir l’une et exploiter l’autre pleinement afin de subvenir aux
besoins de sa famille tout en s’épanouissant et s’enrichissant sur le plan personnel comme le montrent
les nombreux voyage, rencontres et aventures humaines vécues à travers son art ».

 

 

 

 

 

 

 

M. Alain KAHN et M. Jean-Pierre KLEITZ : Journaliste

Journaliste : Comment votre exposition éclaire-t-elle le mot « mémoire » ?
Kahn : A partir des stèles du cimetière juif de Saverne, on peut non seulement permettre aux gens de
retrouver leurs ancêtres, mais aussi reconstituer l’histoire du judaïsme alsacien, en mentionnant la
Shoah, ce qui permet de faire oeuvre de mémoire.
Journaliste : Quel message voulez-vous transmettre aux jeunes personnes comme nous ?
Kahn : Je souhaiterais permettre aux gens de mieux comprendre l’évolution et l'intégration de la
communauté juive dans la vie de la cité, ce qui participe à la volonté de vivre ensemble.
Kahn : Le registre du cimetière n’a pas été retrouvé après la guerre, il a été détruit par les Allemands.
Journaliste : Pensez vous que le devoir de mémoire soit important ?
Kahn : Le devoir de mémoire est très important, il doit permettre aux gens de se rendre compte des
conséquences qu'a eues la Shoah. Si on étudie bien le déroulement des évènements qui ont abouti à la
Shoah, cela est révélateur et constitue une alerte pour éviter que cela recommence.
Journaliste : Comment avez-vous réagi aux profanations des cimetières juifs ?
Kahn : Ces événements-là sont bien dramatiques, on a toujours cette crainte que ces résurgences
provoquent un recommencement, et c'est pour cela qu'il faut réagir immédiatement face à de tels
événements pour justement rappeler comment les choses peuvent malheureusement revenir et générer
des drames.

 

Journaliste : Pourquoi avez-vous choisi de vous consacrer à la préservation de stèles funéraires juives
par la photographie numérique ?
Kleitz : C’est une solution contre la dégradation de ces stèles, dont certaines ont 350 ans. Il fallait
absolument les sauvegarder pour ne pas perdre cette mémoire. Grâce à leur présence sur un site
Internet, des personnes vivant très loin d'ici peuvent retrouver leurs ancêtres
Journaliste : Comment avez-vous fait pour classer toutes les photographies du cimetière juif de
Saverne ?
Kleitz : Certains cimetières, comme celui de Haguenau, ont des numérotations, mais celui de Saverne
n’en avait pas, donc on a inventé une numérotation logique.
Journaliste : Pourquoi avoir choisi d'aborder la citoyenneté sous cet angle (pierre tombales) ?
Kleitz : J'ai répondu à une demande en tant qu'historien : j'ai accepté de prendre en photo les tombes
juives ; puis j'ai trouvé du plaisir à le faire et j'ai continué avec passion. Je suis venu présenter cette
exposition à la demande de Mme Le Van. Je pense que le rapport avec la citoyenneté se trouve dans le
fait que ces juifs, finalement, ne voulaient qu'être des citoyens comme les autres, mais qu'on ne leur en
a pas laissé la possibilité !


Fabienne NEITER:

« M. KAHN et M. KLEITZ ont eu le souci mener de manière fort intéressante leur
intervention dans les magnifiques caves du château. Ils oeuvrent ensemble pour la sauvegarde et la
préservation du patrimoine que représente le cimetière juif de Saverne. Les photos sont d’une qualité
remarquable et leur travail exemplaire ».

M. Théo BOHRMANN :

Journaliste : Vous avez été marqué par votre résistance au maquis. Retourner ensuite à la vie
« normale » après, est-ce facile ?
Théo Bohrmann : Il est très difficile de reprendre une vie de collégien quand on a manipulé des
mitraillettes pendant plusieurs mois. Ce qui nous a aidés, c'est de garder des liens entre nous, et cette
camaraderie dure encore car nous nous retrouvons régulièrement sur les lieux de nos combats, malgré
nos âges avancés.
Journaliste : Quelles sont pour vous les principales valeurs du citoyen ?
Théo Bohrmann : Il faut résister à toute tyrannie, à toute emprise non démocratique. C’est cela qu’il
faut retenir.
Journaliste : Faut-il être courageux pour résister ?
Théo Bohrmann : Oui, il faut l'être, mais il faut aussi pouvoir être clairvoyant. Il ne faut pas oublier
ceux qui étaient forcés de résister, ceux qui étaient pourchassés, c'est-à-dire les juifs, les noirs, les
communistes.
Journaliste : Pourquoi continuez-vous à témoigner aujourd'hui ?
Théo Bohrmann : Il s'agit avant tout d'un devoir de mémoire. J'en parle si on me le demande, je ne le
fais pas spontanément. Je fais partie d'une association qui s'appelle l'ANACR (Association Nationale
des Anciens Combattants de la Résistance), et avec l'appui du Rectorat, on nous demande souvent de
parler dans des classes qui travaillent justement sur la résistance. Mais il m'a fallu du temps pour en
parler, plus de quinze années.


Fabienne NEITER : « Théo BORMANN, dès qu’il a pris la parole, m’a captivé et je ne suis pas la
seule. Il a raconté le récit de son engagement dans la résistance alors qu’il était très jeune avec un ton
qui sonnait si juste qu’il n’a pu que susciter le silence et l’admiration de tout l’auditoire. Nous avons
pu constater que son action qui lui paraissait si naturelle - c’est vrai qu’à 15 ans, on est insouciant
- était pourtant très dangereuse. Il a dû attendre quelques années avant d’en parler, mais il le fait si
bien maintenant que nous ne lui en voulons pas ! ».

 

Mme Immaculée CATTIER-MPINGANZIMA :

Journaliste : Quelles sont les valeurs qui ont été bafouées par le génocide des Tutsi ?
Cattier-Mpinganzima : Il n'y avait plus d’interdits : les parents ont tué leurs enfants, les enfants ont tué
les parents, les femmes ont été dénudées, violées... c’est horrible.
Journaliste : Comment aurait-on pu éviter cela ?
Cattier-Mpinganzima : Le génocide n’est pas quelque chose qui est arrivé soudainement, c’était
quelque chose qui était programmé et connu de tous. La preuve c’est qu’ils ont tué plus d’un million
de Tutsi en 100 jours. L’ONU aurait du faire quelque chose pour l'empêcher ; la France, qui avait des
troupes au Rwanda, aurait pu faire quelque chose pour protéger les Tutsi.
Journaliste : Comment avez-vous fait, lors de votre période de désespoir, qu'est ce qui vous a aidé, en
plus des orphelins que vous avez recueillis, pour ne pas sombrer davantage ?
Cattier-Mpinganzima : C'est la foi, la seule chose qui m'a aidée vraiment, c'est la foi de me dire que la
vie est gratuite et précieuse, qu'il faut la respecter. J'ai vécu au jour le jour. Le fait d'avoir ces orphelins
à élever, de les voir grandir, m'a aidée à tenir. Celle qui avait 8 ans à l'époque, elle est maintenant
infirmière et sage-femme en Angleterre, celle qui avait 3 ans, elle a eu son bac, comme vous. J'ai dû
défier la mort, parce que je ne voulais pas lui laisser le dernier mot.


Fabienne Neiter : « Le témoignage d’Immaculée m’a complètement bouleversée. J’avais entendu
comme tout le monde parler du génocide Tutsi en 1994, mais je ne savais pas que cette ethnie était
persécutée depuis bien plus longtemps que cela et que souvent les voisins et les connaissances
pouvaient compter parmi les assassins et les bourreaux. Immaculée a perdu son père à l’âge de 2 ans,
lâchement assassiné et a passé son enfance dans un camp de réfugiés dans la promiscuité et la peur
permanentes. Elle ne doit sa vie que parce qu’elle a pu s’enfuir de prison et qu’elle avait des amis qui
lui ont permis de s’exiler en Israël où elle a été accueillie sans visa. Elle vit désormais en France où
elle a élevé ses enfants et ses nièces rescapées du génocide. Sinon, tous les membres de sa famille ont
été massacrés en 1994. Son histoire m’a tellement touchée que je vais approfondir ce sujet en lisant
« Dans le nu de la vie » (recueil de témoignages de Tutsi ayant survécu au génocide de 1994) et « Une
saison de machettes » (témoignages de bourreaux) de Jean HATZFELD.

 

Mme Francine MAYRAN :


Fabienne Neiter : « Immaculée vit maintenant en France où son chemin a croisé celui d’une autre
personne remarquable, Francine MAYRAN. C’est elle qui a fait les portraits de sa famille, exposés
dans les musées et elle peint également des portraits de déportés juifs et tsiganes. Sa démarche
artistique est plus qu’intéressante, car elle incite à la réflexion. Pourquoi ces crimes contre l’humanité,
pourquoi cette barbarie chez les hommes, comment

Journaliste : Pourquoi vous intéressez vous autant aux génocides et non pas à d’autres domaines ?
Francine Mayran : Je pense qu’il faut transmettre la mémoire, d'autant plus que les derniers témoins
s'en vont : la dernière témoin du génocide des Arméniens est morte il y a un an ; dans dix ans, il n'y
aura plus de témoins de la Shoah. Ces horreurs se rejouent, ce qui nous oblige à continuer de
transmettre et de sensibiliser le public. On ne peut pas se dire « c’était le passé, cela n’existera plus ».
Par respect pour ceux qui sont revenus et qui ont porté cette mémoire, moi je veux la porter avec eux.
Journaliste : Quel serait votre mot pour les générations futures ?
Francine Mayran : Qu’ils doivent se réveiller, qu’ils ne doivent jamais accepter les discours d’un Etat
déviant, qu’ils doivent oser s'opposer. On doit déjà se mobiliser à partir du moment où il y a des
discriminations. Si un groupe exclut une personne, on peut déjà se poser la question : « est-ce que je
dois être dans ce groupe ? ».
Journaliste : Quelle est la signification des suites de chiffres que l'on peut observer sur vos toiles ?
Francine Mayran : Je représente l'humain par le visage et l'inhumain, la barbarie, par des chiffres.
Quand on est un numéro, on n'est plus un homme. Quand on comptabilise le nombre de morts, quand
on dit "il y a eu 8000 morts", une mort ça ne veut rien dire, 8000 morts, c'est un chiffre, ce n'est plus
un nombre de gens pris individuellement. Pour moi, ce n'est pas le nombre impersonnel de morts qui
est important, mais ce qui compte vraiment, c'est chaque individu pris dans ce nombre. Au Bataclan il
y a eu quelque chose de très proche de ce que je fais dans mon travail, on a montré des images de ceux
qui sont morts, et on a donné des noms. C'est quelque chose de très fort pour moi.
Journaliste : Pourquoi avez-vous représenté les génocides Arméniens et Tutsi, en plus de la Shoah ?
Francine Mayran : J'ai le besoin de représenter des choses qui me posent problème et dans ma pratique
je travaille sur la souffrance individuelle avec les gens. J'ai commencé avec une photo de chômeur,
puis avec une photo de la Shoah, puis j'en ai fait une deuxième, puis une troisième. Et c'est en lisant
des témoignages sur le génocide des Arméniens et celui des Tutsi, que j'ai commencé à faire des
tableaux sur ces génocides.

 

Article de Nicolas Bowe :


 « Dans la matinée du 01/04/2016, les classes de TS1 et de TES du Lycée du Haut-Barr ont eut
l'occasion de parler de sujets sérieux (pas de poissons d'avril !) en se rendant aux trois expositions sur
la citoyenneté proposée par la ville de Saverne. Ce qui fut pour les élèves un bon moyen de réfléchir à
certains événements marquants (profanations, attentats…). Au cours de ce « parcours citoyen », les
élèves ont eu la chance de rencontrer différentes personnalités venues spécialement pour l'occasion.
Parmi ces dernières, ils ont pu rencontrer Alain Kahn, président de la communauté israélite de Saverne
ainsi que membre du groupe interreligieux, qui est venu parler de l'histoire des juifs, notamment en
relatant le parcours de son père, déporté à Auschwitz et rescapé, ainsi qu'en commentant le travail de
Jean-Pierre Kleitz. Ce dernier est également venu pour présenter ses photos, en expliquant tout le
travail nécessaire pour effectuer ces clichés. Les élèves ont également eu la chances de rencontrer des
artistes engagés telle la talentueuse Francine Mayran et l'affichiste KAVIIIK, venus tous deux offrir
une visite guidée de leur exposition. Ainsi les élèves ont pu observer différentes valeurs illustrées par
leurs oeuvres porteuses pour la plupart d'entre elles d'espoir, de beauté ; ce message positif est, comme
l'a dit Kaviiik, plus difficile à peindre car il est plus aisé de peindre des thèmes sombres, mais pour
représenter la joie de vivre, il faut parvenir à ne pas tomber dans la mièvrerie, il faut donc être
véritablement inventif. Les élèves ont également eu l'honneur d'assister à deux témoignages
poignants : celui de Théo Bormann qui a eu le courage de devenir résistant à quinze ans durant la
seconde guerre mondiale, ainsi que celui d'Immaculée Cattier-Mpinganzima qui est toujours hantée
par les images d'horreur de son enfance. Cette journée fut pour les élèves un moyen de relativiser leurs
soucis, de se poser des questions, et pour certains d'entre eux de vouloir s'engager davantage.
Finalement, cette triple exposition a permis aux élèves de réfléchir à leurs devoirs en tant que citoyens,
de découvrir certaines réalités historiques terrifiantes, de continuer à espérer en l'homme et en sa
capacité à s'améliorer s'il fait des efforts en ce sens. Les valeurs humanistes peuvent triompher ! ».

Fabienne Neiter : « Nous avons reçu une très belle et importante leçon d’histoire et une grande leçon
de VIE. Nous ne pourrons oublier ni l’une, ni l’autre. Les témoignages oraux et artistiques de toutes
ces personnes hors du commun, aux vécus parfois tragiques, les citations qui ont jalonné le parcours
et ton éclairage à toi, CLAIRE, ont donné un sens très fort à notre engagement de citoyen pour LA
LIBERTE, L’EGALITE ET LA FRATERNITE, ces droits universels qui ne sont jamais acquis une
fois pour toute sont soumis à rude épreuve, nous devons le mesurer et oeuvrer pour eux activement ».