Lycée du Haut-Barr

- 67700 Saverne -

 
Photo N. 1 : De gauche à droite - Francis Matter, AuxaneFrerejouan-Chelouti, Julienne Réveillère, Mathilde Wilt, Camille Veit, Mélanie Arziman, Claire Le Van, Tess Howald, Florentine Debusscher, Laure Michel, Clara Guenec, Hélène Koehl, Emmanuelle Thomann.
 
Ce vendredi 14. 01.2022, les élèves de terminale « Humanités : Littérature et Philosophie » du lycée du Haut-Barr ont bénéficié, au musée des Rohan de Saverne, d’une escapade poétique et musicale sur le thème de l’amour idéalisé de Dante Alighieri envers Béatrice, sa gente dame. Ce spectacle était composé autour de six eaux-fortes du peintre Alfredo Müller illustrant la Vita Nuova, œuvre de jeunesse de Dante, écrite entre 1293 et 1295. 
 
Après un mot d’accueil chaleureux de la directrice du musée, Mme Emmanuelle Thomann, les élèves ont eu la chance d’être entraîné dans un monde artistique fascinant, où poésie, gravures et musique se répondaient. Pendant plus d’une heure, les élèves, accompagnés par leur enseignante de philosophie, Mme Claire Le Van, se sont évadés loin des brumes et de la grisaille de cette journée hivernale vers des espaces artistiques lumineux et inspirants. 
 
 
Photo N. 2 : MmeKoehl présente le spectacle.
 
Pour chacune des gravures d’Alfredo Müller, des lectures commentées d’extraits de la Vita Nuova étaient proposées par Mme Hélène Koehl, présidente des amis d’Alfredo Müller.
 
 
Photo N. 3 : Mme Koehl commente les six gravures et propose des lectures théâtralisées.
 
Ces lectures vivantes, emplies d’humour, ont été suivies de compositions musicales au piano créés et interprétées par M. Francis Matter, compositeur. Il chantait avec talent des poèmes italiens de Dante et des poèmes français de la période symboliste (Rimbaud, Baudelaire et Verlaine), qui entraient en résonance avec l’œuvre du poète médiéval. 
 
 
Photo N. 4 : M. Matter interprète au piano des poésies sur ses propres compositions musicales.
 
De véritables correspondances entre les arts et les siècles ont ainsi entrainé les heureux spectateurs dans un univers où amour courtois, éveil de la sensibilité, deuil et douleur, rêves et visions, rencontres et incompréhensions, métamorphoses du moi, dessinaient autant d’étapes dans la quête de la béatitude à travers un amour sublimé.
 
COMMENTAIRES DES ELEVES :
 
 
Photo N. 5 : Alfredo Müller : Dante au lys ou Incipit Vita Nova 1898.
 
Howald Tess : « Cette gravure me parle, car elle renvoie au sentiment amoureux, à ses tourments mais aussi au renouveau qu’il permet. Ce spectacle nous a permis de découvrir les eaux-fortes d’Alfredo Müller d’une façon originale qui mêle musique, poésie et gravure. Nous avons pu ainsi vivre l’histoire d’amour de Dante pour Béatrice de manière sensible, intense et touchante ».
 
 
Photo N. 6 : Alfredo Müller : Dante et Béatrice 1898.
 
Florentine Debusscher : « J’ai choisi d’étudier cette toile, car le thème de la rencontre amoureuse me touche. Leur regard échangé fait penser au coup de foudre. Ils se comprennent au premier regard. Lors du spectacle, nous avons été sensibilisés à cette histoire d’amour tragique illustrée par les gravures grâce aux explications de Mme Koehl, et grâce à la poésie et la musique créée par M. Matter. Merci à eux. »
Camille Veit : « J’ai choisi cette eau-forte d’Alfredo Müller, car je trouve qu’elle illustre une étape importante de l’histoire de Dante. En effet, cette gravure présente une rencontre entre Dante et Béatrice qui va bouleverser la vie du jeune homme. La musique, la poésie et la gravure sont trois arts complémentaires. Chaque spectateur sera réceptif à la ou les forme(s) d’art qui le touche(nt) le plus ».
 
 
Photo N. 7 : Alfredo Müller : La mort de Béatrice 1898.
 
Auxane Frerejouan-Chelouti : « J’ai particulièrement aimé cette gravure, car nous pouvons ressentir la peine du personnage à la mort de sa bien-aimée. Lors de l’interprétation musicale, nous étions réellement plongés dans l’affliction, puis peu à peu une résilience ou une sublimation semble avoir lieu pour terminer sur une « élévation », titre du merveilleux poème final ».
 
 
Photo N. 8 : Alfredo Müller : Dante dans son cabinet de travail 1898.
 
Mathilde Wilt : « Cette gravure présente un côté universel qui m’a interpelée, qui m’a touchée. Nous compatissons à la souffrance de cet être déchiré par la perte de la femme qu’il aimait éperdument. Cette gravure est intemporelle, elle nous renvoie à notre condition de mortel, à notre finitude. De plus, nous pouvons trouver un thème adjacent à la souffrance : l’inspiration. Regarder une gravure, écouter une musique ou un poème chanté, c’est se couper de la réalité, s’évader au profit de l’œuvre ».
 
Eva Drogue : « Cette gravure renvoie à l’obsession amoureuse : Béatrice est représentée comme un fantôme qui hante les pensées de Dante. Cette gravure revêt un aspect tragique que je trouve fascinant. Dante va se métamorphoser par l’amour, puis par le deuil, et enfin par l’écriture. Cela peut indirectement renvoyer à la souffrance d’Alfredo Müller lui-même qui était un apatride, toujours étranger, et donc artiste incompris, comme l’Albatros de Baudelaire, ou comme Dante qui a été exilé de Florence. Ils sont tous incompris ».
 
Laure Michel : « Cette gravure me touche particulièrement : Dante endeuillé ressent la présence de Béatrice comme celle d’un fantôme ou d’un ange. La disparition d’un être aimé génère une immense tristesse et la sensation d’un manque, d’un vide, mais en même temps pour ainsi dire une « présence absence ».  Comme la musique, la poésie et la gravure sont des langages universels, ils peuvent parfaitement nous parler de l’amour qui est aussi un thème dont la portée est universelle ».
 
Antoine Herr : « La mort d’un être aimé, la perte d’un être si cher à nos yeux, que la vie paraît perdre tout son charme : l’absence…, le manque… Quantité de souvenirs reviennent en mémoire : ce sont de douloureux plaisirs ou de joyeuses souffrances. Dante était fou amoureux de Béatrice, et sa mort l’a ravagé, lui a ôté toute joie de vivre. Mais Béatrice semble lui souffler un message à l’oreille, elle devient son inspiratrice et sa muse. Les pages blanches nous montrent que sa vie n‘est pas finie : il y a encore des chapitres à écrire ».
Clara Guenec : « Cette gravure aborde un thème profond, celui de l’amour tragique qui conduit au désarroi, l’accablement, la souffrance et à la limite de la folie. Et en même temps, il est question de rédemption et d’inspiration, d’une œuvre prodigieuse à venir. Pour sublimer sa douleur, il va écrire et deviendra l’un des plus grands poètes italiens médiéval. Béatrice l’obsède et le protège, comme une présence bienveillante. Mobiliser poésie, gravure et musique, c’est nous donner accès à des correspondances entre les arts ».
 
Photo N. 9 : Alfredo Müller : Dante dessine un ange 1898.
 
Mélanie Arziman : « Le sentiment d’incompréhension me parle beaucoup, c’est pourquoi j’ai choisi cette gravure. J’ai trouvé ce spectacle très original : c’était la première fois que j’assistais à une représentation qui mêlait gravures, chants, poésies et explications. Nous étions tous captivés par ces formes d’art complémentaires, nous sommes restés très attentifs tout au long de la représentation ».
 
 
Photo N. 10 : Alfredo Müller : Béatrice au laurier 1898.
 
Claire Le Van : « Toutes les gravures m’interpellent, mais comme aucun élève n’a choisi de commenter celle-ci, alors je la choisis pour que les six eaux-fortes soient mises à l’honneur. J’aime beaucoup la façon dont Alfredo Müller représente Béatrice, à laquelle il donne les traits de sa propre bien-aimée, ce qui semble dire que chaque artiste a besoin de sa muse. Ses traits sont angéliques, d’une grande finesse, et les lauriers qui l’entourent représentent la gloire post mortem grâce à l’œuvre du poète et du graveur. Elle incarne l’éternel féminin, le rêve et la beauté. Le spectacle était d’une grande originalité, stimulant et inspirant ».
Après ce spectacle, les participants ont longuement échangé, avant de se quitter à regret, tant l’univers poétique et artistique créé était magique.
 
 
Photo N. 11 : Les élèves avec leur enseignante, après le spectacle qu’ils garderont longtemps en mémoire.
 
Merci à Mme Hélène Koehl pour ce magnifique spectacle ainsi que pour sa passion communicative concernant l’œuvre d’Alfredo Müller, à M. Francis Matter pour ses créations musicales et ses remarquables talents de chanteur et pianiste, à Mme Thomann pour la parfaite organisation de cette rencontre et pour son accueil si chaleureux. Merci aux élèves pour leur très belle implication dans ce projet.
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