Lycée du Haut-Barr

- 67700 Saverne -

 
Photo 1 : Mélétos (Ruben Chehadi), sur un piédestal, met injustement en accusation le philosophe Socrate (Gérard Mascot).
 
Après avoir étudié l’œuvre de Platon dans leur cours de philosophie avec Mme Claire Le Van et Mme Elise Picogna, les élèves des classes de TG2, THLP et 1HLP ont eu la chance de pouvoir se rendre à la CSC du Fossé des Treize à Strasbourg pour assister à une représentation de l’Apologie de Socrate interprétée par la Compagnie des amis de Platon, accompagnés par leurs deux enseignantes de philosophie, avec Mme Cécile Lémius et Mme Laetitia Walther. Les élèves étaient intrigués sur la façon dont un texte de philosophie pouvait être mis en scène, et ce, d’autant plus que ce dialogue porte sur un sujet ardu, à savoir le procès injuste de Socrate en 399 avant J. C. 
 
Photo 2 : Les élèves, avant la représentation, sont ravis de sortir au théâtre.
 
Ils ont été admiratifs de la façon dont l’acteur qui jouait Socrate, Gérard Mascot, a su maintenir en haleine le public pendant près d’un heure et demie, alors qu’il ne s’agissait presque que d’un long monologue, avec une brève intervention du violent Mélétos, joué par Ruben Chehadi. « L’intonation, la prestance, le regard et le jeu d’acteurs ont incroyablement bien réussi à nous transporter à l’époque athénienne », déclarent les élèves de 1HLP.
 
 
Photo 3 : Socrate, seul sur scène, entreprend de neutraliser les accusations qui pèsent sur lui.
 
Le jeu scénique dont Socrate a fait preuve, sa gestuelle riche, la portée de sa voix, le recours à des effets techniques tant visuels que sonores, ont créé une ambiance aussi interpellante qu'oppressante, avec une tension qui montait au fur et à mesure que le verdict de la condamnation à mort allait tomber. 
 
 
Photo 4 : Le recours à un écran, au fond de la scène, a permis de faire intervenir d’autres personnages, ici, Anytos.
 
En quoi la condamnation de Socrate est-elle une injustice ? Camille Wehrung, élève de TG2, explique : « En étudiant le texte de Platon, nous découvrons combien Socrate, père fondateur de la philosophie, a été victime d’une véritable conspiration. Il apporte des preuves de son innocence, et pourtant il est condamné à mort ! ». Mais quels sont les chefs d’accusation au nom desquels Socrate a été jugé au tribunal ? Julien Janes, élève de la même classe, précise : « Il a été condamné suite à une plainte portée par Mélétos, Anytos et Lycon, trois personnalités influentes à Athènes. Ces derniers l’accusent de corrompre la jeunesse, d’être athée et d’introduire de nouveaux dieux, étrangers à ceux de la cité ». Ces griefs ne sont pas fondés, car nul ne peut en apporter la preuve. 
 
Photo 5 : Socrate montre les incohérences des faits qui lui sont reprochés.
 
Pauline Rieger, élève de terminale, ajoute : « Le problème, c’est que ces calomnies gratuites sont le fruit des sophistes qui détestent Socrate, mais qui parviennent à influencer le peuple. Socrate a été condamné par la peur des puissants, qui ont utilisé l’arme de la médisance ». Eva Drogue, en THLP, poursuit : « Les accusateurs de Socrate ont déformé ses propos pour lui nuire, il est un véritable bouc-émissaire ou victime expiatoire de la société athénienne ». Thomas Lémius, élève en terminale, ajoute : « L’enseignement que l’on peut en tirer de nos jours est que le collectif peut être aveugle, que la masse peut se tromper. Au fond, dans ce procès, il y a comme une inversion : Socrate a mis ses accusateurs en accusation ! ». 
 
Photo 6 : Socrate montre que les griefs calomnieux dont il est victime ont pour seul objectif de se débarrasser de lui, alors qu’il n’a rien à se reprocher.
 
Lors du débat qui a suivi la représentation, les élèves tissent un parallèle entre les lanceurs d’alerte et Socrate, dénoncent une justice expéditive, orientée par des préjugés ou calomnies, valorisent l’abolition de la peine de mort pour éviter de telles erreurs judiciaires. Et le groupe d’élèves de conclure que cette mise à mort inique fait qu’aujourd’hui encore on parle de Socrate comme d’un grand maître à penser et d’un intellectuel libre, prêt à mourir pour défendre ses idées. 
 
 
Photo 7 : Les deux acteurs, lors du bord de plateau, à l’issue de la représentation.
 
Pour terminer, la parole est donnée aux jeunes, qui ont su pleinement tirer parti de la réflexion suscitée par ce spectacle : « Quoi de mieux pour des élèves de première HLP que de s’imprégner du discours de Socrate à travers une interprétation remarquable ? Cette pièce nous a conquis, ce qui est notable compte tenu, il faut le reconnaître, de nos a priori sur le thème qui nous semblait difficile à théâtraliser. Force est de constater que nous avions tort. Bravo aux acteurs et merci aux professeures de nous avoir permis cette sortie ».
 
Site de la compagnie : https://www.ciedesamisdeplaton.fr/