Lycée du Haut-Barr

- 67700 Saverne -

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Quatre élèves de terminale du lycée du Haut-Barr de Saverne, Tiffany Brossard, Manon Mecker, Emma Decreus et Zoé Kieffer, accompagnées par leur enseignante de philosophie, Claire Le Van, référente UNESCO de l’établissement, et du colonel de gendarmerie retraité, Roland Sinteff, représentant le comité d’Alsace du Nord de la SMLH (Société des Membres de la Légion d’Honneur), ayant servi pendant huit ans dans les Balkans en tant que casque bleu puis béret bleu, ont été ambassadeurs de paix au lycée Sophie Berthelot à Calais du 10 au 14 octobre 2022. L’objectif de ce projet était de transmettre une « culture de la paix aux jeunes » pour les rendre « acteurs de paix ». De ce projet est née une belle amitié entre les deux lycées.

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Cette délégation alsacienne a présenté à près de 450 lycéens calaisiens une exposition sur « Guerre et Paix dans les Balkans », écrite par l’enseignante de philosophie, accompagnée par des réalisations d’élèves du Haut-Barr dans des ateliers UNESCO (2019-2020) : un fascicule de polémologie (science de la guerre) de 80 pages, deux toiles sur « la paix en France » en réponse à une toile sur « la paix en Albanie », et un morceau de l’œuvre textile « Chemins de fraternité » intitulé « Paix en Europe », le tout réalisé selon les concepts d’irénologie (science de la paix) élaborés par Louise Weiss, figure emblématique à Saverne. Cette exposition a été réalisée pendant l’année scolaire 2019-2020 dans l’établissement savernois, suite à un voyage d’immersion dans les Balkans en avril 2019. Comme toujours, force est de constater que les plus beaux projets naissent des rencontres : tout d’abord de Roland Sinteff avec Claire Le Van, puis de ces derniers avec Isabelle Missiaen, documentaliste très investie au lycée Sophie Berthelot de Calais, et de sa collègue de Lettres Véronique Boutin, en charge de la section théâtre, remarquable autrice de pièces abordant notamment la problématique des Balkans.

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Grâce à la collaboration de ce quatuor engagé et du soutien des équipes de direction des deux établissements, un magnifique programme a vu le jour.


A. Lien vers le programme du séjour.


La délégation alsacienne a proposé des visites guidées de l’exposition, des conférences, des séances de témoignage, la présentation de petits films documentaires, d’explications historiques et géographiques, d’ateliers philosophiques, et a apporté l’exposition avec du matériel pédagogique à partager aux élèves et collègues. De nombreuses classes du lycée Sophie Berthelot ont participé à ces moments forts. Les deux interlocutrices du lycée Sophie Berthelot ont organisé des séances de lectures théâtralisées réalisées avec brio par Mme Boutin avec ses élèves de l’option théâtre, une masterclass sur son livre « Sara Jevo » signé sous son nom d’artiste et d’autrice : Vénonika Boutinova, une merveilleuse émission radio sur Via Sophie, radio de l’établissement, et une séance finale festive pour dessiner des arbres de paix avec la remise aux élèves d’un diplôme « d’acteur.trice de paix ». 
En plus de cette semaine consacrée à une réflexion approfondie sur les Balkans, la délégation alsacienne a bénéficié, grâce à l’accueil cordial de Mmes Missiaen et Boutin, de magnifiques découvertes culturelles de la ville, avec notamment la cité de la dentelle et de la mode, Calais-Plage, le beffroi classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, la statue de Rodin des bourgeois de Calais, les deux statues de Charles de Gaulle (accompagné de son épouse calaisienne, et de Winston Churchill), et d’une charmante randonnée le long de la côte d’Opale pour se rendre au Cap Blanc Nez, avec une vue dégagée et un temps clément. 

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Nous remercions très chaleureusement nos directions, et tout particulièrement Mme Montembault, notre gestionnaire, et son homologue à Sophie Berthelot, Mme Chavalle, qui nous ont grandement facilité l’organisation des aspects logistiques de ce séjour. Toute notre gratitude également à nos interlocutrices à Calais, Isabelle Missiaen, documentaliste, et Véronique Boutin, enseignante de Lettres et autrice, qui n’ont compté ni leurs heures, ni leur énergie, pour que ce séjour se déroule dans de parfaites conditions. Merci à Roland Sinteff, toujours partant pour transmettre des valeurs citoyennes aux jeunes, dont le témoignage vivant nous rappelle que la paix émane d’une volonté solide et courageuse ! Merci aux élèves qui se sont engagés dans ce projet, que ce soit nos 4 THLP, mais aussi les env. 450 élèves calaisiens venus participer aux différentes activités avec leurs enseignants, merci à ces collègues d’avoir pris le temps de nous rencontrer, et merci tout particulièrement aux animateurs de l’émission Via Sophie, radio du lycée Sophie Berthelot, ainsi qu’aux élèves de l’atelier théâtre qui nous ont offert des lectures vivantes de très grande qualité ».


Mme Le Van, référente UNESCO.


Lundi 10 octobre 2022 : 
Voyage vers Calais et arrivée au lycée Sophie Berthelot.

 

« Notre petite équipe, composée de quatre élèves de THLP, Manon Mecker, Emma Decreus, Tiffany Brossard et moi-même, Zoé Kieffer, ainsi que de deux accompagnateurs, Mme Le Van, notre enseignante de philosophie et organisatrice du projet, avec M. Sinteff, ancien casque et berret bleus, s’est retrouvée le lundi 10 octobre à un horaire très matinal, 5h45, à la gare de Saverne. Après nous être installés confortablement dans le train, nous voilà embarqués pour un trajet en direction de Paris gare du Nord (arrivée vers 8h30). Le plus amusant était de voyager avec un grand tuyau blanc contenant deux toiles de paix et des grandes cartes des Balkans, cela ressemblait un peu à une arme, mais à une arme de paix ! 

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Nous avons marché environ 10 minutes de Paris Nord à Paris Est, et avons ensuite eu un temps d’attente dans la gare avant de pouvoir prendre la correspondance. A la manière des militaires, Roland Sinteff nous a recommandé de poser nos bagages en « faisceau », ce qui permettait de mieux les surveiller et d’éviter que des pickpockets ne les volent.

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Après nous être confortablement installés dans le train à destination de Calais, une malencontreuse information nous a été communiquée : le train ayant un problème technique, son départ serait, de ce fait, retardé, sans précision de duré. Au final, le train a eu 1 heure 10 de retard, ce qui a rendu impossible la première visite guidée de l’exposition que nous devions effectuer à 15h. 

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A la gare de Calais, nous avons été accueillis chaleureusement par Mme Missiaen, la documentaliste du lycée Sophie Berthelot, et par Mme Boutin, professeure de lettres, de théâtre, et autrice du livre Sarajevo que nous avons étudié en cours de spécialité avec Mme Le Van.

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Une fois arrivés au lycée Sophie Berthelot, nous avons posé nos affaires et installé l’exposition dans la salle de conférence « Baron ». Pendant que Roland Sinteff a effectué un bref témoignage auprès de la classe d’HGGSP à laquelle nous n’avions pas pu présenter l’exposition en raison du retard du train, nous avons eu le temps de nous entrainer à nouveau (nous avions effectué des répétitions au lycée avec Mme Le Van qui avait apporté les panneaux en cours, mais nous avions besoin de nous entraîner in situ) pour présenter notre visite guidée, afin d’être tout à fait prêtes pour les jours suivants. A 18h, nous nous sommes installées à l’internat du lycée, où nous avons été généreusement hébergées pour la semaine, tandis que Mme Le Van a été accueillie chez Mme Missiaen, et M. Sinteff a logé dans une chambre d’hôte qui lui a été réservée non loin du lycée.

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Quand nous avons quitté la salle le soir, tout était en place pour les interventions du lendemain, pour les visites guidées et les conférences où plusieurs centaines d’élèves calaisiens étaient attendus. Nous étions bien fatiguées après ce long voyage et l’installation de l’exposition, mais heureuses de participer à ce beau défi ! »

Zoé Kieffer, THLP.


Mardi 11 octobre 2022 : 
Présentation de l’exposition, conférences, lectures théâtralisées.

« Dès le réveil, Tiffany, Zoé, Manon et moi avons commencé cette journée avec un certain stress à l’idée de présenter trois visites guidées à trois groupes d’élèves du lycée Berthelot ! Le fait de passer devant plusieurs classes nous faisait vraiment peur et nous semblait impossible… mais « impossible n’est pas féminin » 😎, c’est la devise de Mme Le Van ! Nous sommes arrivées dans la salle Baron, et nous avons rencontré les élèves de terminale option théâtre qui étaient vraiment sympas, nous avons même joué à un jeu présenté par Mme Boutin, enseignante de Lettres du lycée Sophie Berthelot, qui consistait à associer notre prénom avec un adjectif : « Anthony, aimable ; Wanda, wesh ; Faustine, fugueuse ; Mélanie, mélancolique ; Robin, royal ; Clémentine, calme ; Eliott, ennuyant ; Sarah, souriante ; Emma, élégante ; Tiffany, timide ; Manon, mignonne ; Zoé, zouave et Zoé, zébrée ». 

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Ensuite, les BTS sont arrivés, il était l’heure de présenter l’exposition, ce pourquoi nous sommes venues à Calais. Débute alors le vernissage avec Mme Boutin et Mme Missiaen qui ont présenté un discours d’ouverture cordial pour cette semaine sur les Balkans. Ensuite, Mme Le Van et M. Sinteff ont continué en présentant leur démarche et l’importance d’une réflexion sur « Guerre et paix dans les Balkans ». 

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Mme Le Van a présenté un discours qui a commencé sur une citation de Charles de Gaulle (qui s’est marié à Calais) : « Entre le possible et l’impossible, deux lettres et un état d’esprit » pour indiquer que cette action a demandé de la part des quatre co-organisateurs de croire que le meilleur était réalisable, malgré les obstacles qui ont jalonné le parcours, notamment le report de la rencontre en raison de la crise covid. Elle a expliqué quelques mots clefs pour décrire le projet : « authenticité », « humanisme », « culture de la paix ». M. Sinteff a présenté son parcours de casque bleu, témoin vivant de cette guerre fratricide, puis de berret bleu pour contribuer à recréer un climat de paix dans cette zone d’affrontements. 
Merci à Mme Le Van et à M. Sinteff de nous avoir embarquées dans cette belle aventure à Calais et dans cette réflexion importante sur les Balkans !

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Puis, Tiffany, Zoé, Manon et moi avons transmis des chocolats et une fleur de paix, cadeaux apportés par Mme Le Van, avec une broche UNESCO, à Mme Boutin et Mme Missiaen, en guise de remerciements pour leur accueil chaleureux, et d’encouragement à poursuivre leurs engagements humanistes. 

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Le moment fatidique est enfin arrivé et nous sommes passées à l’oral avec une première visite guidée devant une classe de BTS. Nous étions toutes vraiment inquiètes de savoir si nous arriverions à mener cette présentation correctement, mais une fois que nous avions terminé, nous étions très fières de nous. Personnellement, j’étais encore angoissée pour mon deuxième passage devant les terminales HLP de Calais, mais j’ai réussi avec succès tout comme mes camarades ! Nous avons enchainé avec le dernier passage devant des secondes. A la fin, on était toutes les quatre très rassurées et satisfaites de nos prestations, mais très fatiguées. Nous avons eu les félicitations de tout le monde ! 😊

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Finalement, l’heure du repas est enfin arrivée ! Nous avons mangé dans la salle réservée aux personnels avec Mme Le Van, M. Sinteff, Mme Missiaen et un professeur de SVT qui a voulu faire connaissance avec notre équipe alsacienne. C’était étonnant de manger dans cette salle réservée aux enseignants, mais en même temps super drôle ! 

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Puis nous avons assisté à une conférence, avec plus d’une centaine d’élèves du Lycée Sophie Berthelot, présentée par Mme Le Van, en tant que référente UNESCO de notre lycée, portant sur « Transmettre une culture de la paix », accompagnée d’un magnifique Power Point et d’une chanson poignante d’une ancienne élève, Laura Eichert, intitulée « Combat ». Elle a relaté comment et pourquoi notre lycée est affilié au réseau des écoles associées à l’UNESCO, puis a expliqué les étapes du projet « Guerre et paix dans les Balkans » : les trois partenaires (LHB, SMLH, CR), le voyage d’immersion en 2019, puis les ateliers UNESCO au lycée en 2020 où les élèves ont réalisé un fascicule de polémologie et d’irénologie, deux toiles de paix et deux tentures textiles. Ce projet a bénéficié à deux reprises du prix « l’Honneur en action » de la SMLH. 

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Ensuite M. Sinteff, ancien casque bleu et béret bleu dans les Balkans, a également présenté une conférence où il a rappelé des éléments d’histoire de cette zone fragmentée et a décrit ses missions lors de la guerre des Balkans accompagné d’un petit film retraçant ses aventures pendant cette période, où l’on voyait des zones de conflits, un cimetière profané, des convois humanitaires, le décès de deux casques bleus, la solidarité entre les hommes envoyés par l’ONU. Ces deux interventions étaient vraiment très intéressantes et très fortes !

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Et pour décompresser et achever cette journée, nous avons écouté les élèves de la spécialité théâtre avec Mme Boutin lire des textes très touchants sur la guerre dans les Balkans dans la salle Antoine Vittez. 

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C’était très fort en émotion, très bien lu, avec une intonation captivante, qui nous a tous plongés dans cette histoire tragique. Enfin, nous sommes rentrées à l’internat pour dîner, puis nous reposer, prêtes à affronter la troisième journée de cette superbe semaine ! ».

Emma Decreus, THLP.

 

Mercredi 12 Octobre 2022 : 
Ateliers philo « La paix est-elle une utopie ? », découverte de la cité de la dentelle, randonnée au Cap Blanc Nez sur la côte d’Opale, visite de Calais.


« La journée a débuté à 8h avec un atelier philosophique, mené par Mme Le Van, avec les élèves de TG10 accompagnés de leur professeur de philosophie M. Mat. Le thème de cet atelier était : « La paix est-elle une utopie ? ». Mme Le Van a présenté aux élèves une toile de Pierre-Paul Rubens (1577-1640), où figurait une allégorie de la Paix et de la Guerre, datant de 1630. Ils ont dû décrire la toile qu’ils voyaient, et essayer de définir ce qui caractérisait la paix ou la guerre. Mme Le Van leur a également fait comprendre l’importance de ces deux notions, et le fait qu’il faut encore de nos jours s’engager pour préserver la paix toujours menacée. Une photo d’Eiréné, divinité de la paix en Grèce ancienne, portant Ploutos, divinité de la richesse et de l’abondance, leur a été montrée, pour souligner le lien entre paix, bonheur et prospérité. 

B. Atelier Philo – « La paix est-elle une utopie ? », par Mme Le Van.

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« La paix est malheureusement régulièrement remise en cause par les guerres, mais reste désirable et possible. C’est moins une utopie qu’un idéal rationnel qui peut nous guider dans l’existence », a conclu Mme Le Van.

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A partir de 9h, c’est M. Sinteff qui a pris le relais en racontant son expérience et son parcours dans les Balkans, où il y a passé 8 ans de sa vie. Il a également rappelé les évènements centraux de cette guerre, qui a laissé des séquelles durables dans chaque camp. Pour terminer, il nous a montré un film qu’il a réalisé à partir de vidéos d’archives qu’il avait prises pendant la guerre, retraçant des moments parfois joyeux, mais souvent dangereux, voire tragiques. 

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Ensuite, vers 10h, nous sommes allés à pied vers la cité de la Dentelle et de la Mode. Durant le trajet, nous avons pu découvrir la ville de Calais avec son Grand Théâtre, ainsi que de très belles fresques murales représentant de la dentelle. À 10h30, nous sommes arrivés à la Cité, Mme Le Van nous a offert les tickets d’entrée, et nous avons pu effectuer une visite très enrichissante qui nous a appris notamment que la dentelle est l’une des matières les plus fragiles et délicates. En tant qu’ouvrage précieux, elle a été, à toutes les époques, vouée aux transformations et aux réutilisations par la mode. C’est pour cela que les pièces les plus anciennes ont souvent disparu et ne présentent plus leur aspect original. De plus, la dentelle était fréquemment amovible, afin d’être entretenue indépendamment du costume. Il est donc rare aujourd’hui de trouver des tenues ou robes anciennes avec leurs dentelles d’origine.

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Nous avons suivi un parcours chronologique nous présentant les grandes étapes de l’histoire de la dentelle. Sa production a eu un impact important sur la mode française surtout à partir du XVIe siècle. 

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Nous avons pu observer de nombreux morceaux de dentelles typiques qui ont été réalisés à Calais, ainsi que de magnifiques tenues de haute couture variant les styles et les matières.

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Nous avons eu la chance de voir une machine à cartes perforées (les fameuses cartes Jacquard) en train de produire de la dentelle. Elle faisait beaucoup de bruit, mais on a pu voir la rapidité à laquelle elle allait. Il existe quatre types de dentelles, allant du haut au bas de gamme. La Leavers est une dentelle conçue sur le métier du même nom, fonctionnant par croisement et nouage de fils parallèles, délivrés à partir d'ensouples, c’est la dentelle la plus précieuse. La Jacquard Tronic est une dentelle qui comporte un motif complexe réalisé au moyen d'une mécanique disposée sur un métier à tisser, c’est une dentelle de bon niveau. Puis il y a la Textronic, de niveau intermédiaire, et pour finir, la Rachel, qui est de moins bonne qualité et est produite en très grande quantité. Nous sommes ensuite allées à la boutique afin de rapporter des cadeaux et souvenirs. Pour ma part, j’ai acheté quelques mètres de dentelles, un élastique pour les cheveux, ainsi que des cartes postales pour ma famille. 

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Nous avons été invitées à déjeuner par Mme Le Van au restaurant « Les petites mains » rattaché au musée, avec M. Sinteff et Mme Missiaen, qui nous a rejoint.

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Vint le moment de retrouver certains élèves de l’internat pour faire une randonnée au Cap Blanc Nez. Nous avons pris le bus de la ligne 5 en direction de Sangatte jusqu’à l’arrêt de la Descenderie. 

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Nous formions une bonne équipe de promeneurs. Durant cette marche, nous avons eu la chance de croiser des chevaux, trois biches, ainsi que d’observer des vestiges d’anciens bunkers. 

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Nous sommes arrivés à l’obélisque du Cap, où Mme Gobe, la CPE, nous a offert un goûter fort sympathique. Les paysages étaient magnifiques, les vues fascinantes, et la météo, au rendez-vous, ce qui nous a permis d’apercevoir les côtes anglaises. 

Photos 29 et 29 bis.

Nous avons pu profiter de la mer et ramasser quelques cailloux ou coquillages en souvenir de ce superbe moment. Après quelques photos poétiques, nous avons poursuivi notre parcours.

Photo 30 et 30 bis.

Le bus du retour est arrivé, nous sommes descendus à un arrêt proche de Calais-plage, afin de visiter ce lieu attractif, avec Mme Missiaen comme guide. Nous avons pu voir le fameux dragon de François Delarozière, projet de développement économique, touristique et culturel impulsé par la ville. Il a pour ambition la valorisation de l'espace urbain, particulièrement pour redynamiser le territoire après la crise de la dentelle et la crise migratoire. 

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Nous avons découvert le port avec les anciens logements des pêcheurs, le phare, l’église Notre Dame de Calais, lieu du mariage de Charles de Gaulle, ainsi qu’une statue de lui et sa femme Yvonne Vendroux, et pour finir, la Tour du Guet, le plus vieux monument de Calais.


Merci à Mme Missiaen d’avoir organisé, avec tant de dévouement et d’enthousiasme, une journée culturelle riche en découvertes passionnantes !

Photos 32 et 32 bis.

Et pour bien finir la journée, vers 19h30, nous sommes allés dîner au restaurant du Café de la Tour, où nous avons choisi de goûter à des plats locaux et typiques du nord, tels que des moules-frites ou des Welshs. Saveurs délicieuses, mais calorifiques ! Mme Missiaen nous a offert les boissons avec générosité. 

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Nous avons ensuite repris le chemin en direction du lycée, mais nous nous sommes arrêtés devant la statue du Général de Gaulle avec Winston Churchill, inaugurée le 24 juin 2017, afin de leur rendre hommage. Une figuration symbolique de la France montrait qu’ils ont été deux grands visionnaires qui ont anticipé ce que deviendrait l’Hexagone après la Seconde Guerre mondiale (la photo est prise de jour, le vendredi, car on ne voyait pas bien le monument  à cette heure tardive). Après cette marche nocturne et digestive, le veilleur de nuit nous a ouvert les portes du lycée. Il nous a raccompagnées à l’internat et nous avons plongé dans un bon sommeil réparateur, après cette belle, riche, stimulante et intense journée ».

Manon Mecker, THLP.


Jeudi 13 Octobre 2022 : 
Masterclass avec Véronika Boutinova, dernière visite guidée de l’exposition, conférence à deux voix, radio Via Sophie, pot de l’amitié.

« Nous avons commencé cette belle journée par une masterclass avec Véronique Boutin, dont le nom d’autrice est Véronika Boutinova, nom aux sonorités balkaniques. En salle Antoine Vittez, salle de répétition pour les groupes théâtre, de 8h à 10h, dans une ambiance calfeutrée et propice aux échanges, nous avons bénéficié d’éclairages sur sa trajectoire d’autrice, sur ses livres, ses combats et engagements tant littéraires qu’humanistes. Nous étions comme dans une autre dimension, hors du temps, suspendus à ses paroles.  

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C. Pour accéder au compte-rendu de la masterclass de Véronika Boutinova : cliquer ici.

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Les élèves ont pu poser des questions à l’autrice sur « Sara Jevo » et « Jelena, juste une fois ! », deux pièces de théâtre qui se complètent, que nous avons lues et étudiées en cours de philosophie dans le cadre de la notion au programme des THLP : « Histoire et violences ». Il était très intéressant qu’une rencontre, somme toute assez improbable et, de ce fait, d’autant plus forte et stimulante, entre l’autrice et les jeunes lectrices, puisse avoir lieu. Par la magie des mots, des engagements et des livres, des dialogues féconds sont rendus possibles ! Roland Sinteff nous a expliqué qu’une ville dénommée Vittez existait en Bosnie-Herzégovine, quel heureux hasard !
Merci à Véronika Boutinova pour sa bienveillante disponibilité et pour son incroyable capacité à nous emmener dans son monde d’écrivaine engagée !

Photo 36 et 36 bis.


Nos quatre élèves de THLP ont à nouveau présenté avec aisance et clarté une visite guidée de l’exposition, cette fois-ci devant un groupe d’élèves en classe d’Allemand, si bien que Roland Sinteff et moi-même avons essayé de présenter nos parties respectives dans la langue de Goethe. Les élèves calaisiens étaient attentifs et intéressés, et d’autant plus admiratifs que la visite était présentée par leurs pairs, Manon, Emma, Zoé et Tiffany ayant le même âge qu’eux. 

Photo 37 et 37 bis.


Roland Sinteff et moi-même avons ensuite proposé une conférence à deux voix, devant plusieurs classes, en présentant cette fois-ci non seulement le film documentaire de Roland lors de ses expéditions dans les Balkans, mais aussi le film sur le voyage d’immersion qui a eu lieu en avril 2019 et qui a permis d’engager ensuite le volant pédagogique de ce projet et de créer l’exposition avec les élèves. Nous n’avions pas pu ajuster nos violons auparavant pour cette présentation à deux, mais il existe une telle entente amicale entre nous que nous avons pu avec aisance alterner la parole au cours de cette prestation !

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Les quatre élèves de THLP sont allées déjeuner à la cantine, pendant que Roland et moi avons été tout d’abord conviés dans le bureau de la gestionnaire, Mme Chavalle, pour boire une coupe de Champagne en raison du succès de notre projet commun, et ensuite, nous avons été invités par le lycée à un déjeuner au Channel, magnifique espace culturel à proximité, en compagnie de Mmes Boutin et Missiaen. Moment délicieux, dans tous les sens du terme !

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Nous avons ensuite participé à une émission de la radio de l’établissement « Via Sophie » consacrée à « Guerre et paix dans les Balkans », PodCast Your Opinion. Parmi les quatre élèves de THLP, deux devaient oser affronter la prise de parole en direct, devant le micro et un auditoire de 120 élèves environ. Manon et Emma ont accepté de relever le défi, ce qu’elles ont fait avec brio, même si deux minutes avant leur tour, elle se sentaient un peu stressées. Bravo à elles d’avoir surmonté leur trac et d’avoir osé improviser en direct ! Cet exercice est complémentaire des visites guidées pour gagner de l’aisance à l’oral, ce qui leur sera pleinement bénéfique non seulement à courte échéance pour leur grand oral, mais aussi à plus longue échéance pour leur vie future de citoyennes responsables.

 


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Nous tenons à exprimer notre vive admiration aux élèves motivés et engagés qui ont conçu cette émission de radio, parfaitement menée, avec certainement beaucoup de travail de préparation, sans parler de tout l’aspect technique également maitrisé. Ils avaient même prévu des visuels vidéoprojetés pour créer une ambiance de studio et nous plonger dans les conflits des Balkans, notamment en nous faisant voir le clip de la chanson de U2 avec Pavarotti intitulée « Miss Sarajevo », que l’on peut retrouver sur youtube.
Pour écouter l’émission radio : https://open.spotify.com/episode/1jVN0mxPqGKa7ZCXwZnquL

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Mme Boutin, puis moi et les élèves, suivies de Roland, avons chacun.e répondu aux questions qui nous ont été posées. A la fin de l’émission, Roland Sinteff a lu un texte du général Mac Arthur sur la jeunesse qui a fait sensation et a permis de clôturer la séance en beauté. 

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De 16h à 17h, un pot de l’amitié a eu lieu avec des échanges, un bilan du projet, la création d’arbres de la paix et la remise de diplômes d’acteurs.trices de paix aux élèves.

 
D. Lien vers le diplôme remis aux élèves.


Nous étions tous ravis, enchantés, et aussi bien fatigués, de ces journées hautes en défis, témoignages et partages stimulants autour des Balkans ».

Mme Le Van, enseignante de philosophie.


Vendredi 14 Octobre 2022 :     
Découverte du Channel, visite du Beffroi, et trajet de retour.

« C’est notre dernier jour du voyage à Calais et il est 6h30.  Zoé, Manon, Emma et moi venons de nous lever, de préparer nos bagages et défaire nos lits par respect envers les femmes de ménage. Nous sommes allées prendre notre petit-déjeuner, puis nous avons retrouvé M. Sinteff et Mmes Le Van et Missiaen. 

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Avant notre départ, nous avons transporté l’exposition sur « Guerre et la paix dans les Balkans » au CDI et avons rangé la Salle Baron, salle de conférence où nous avons travaillé les jours précédents. 

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Un quart d’heure plus tard, nous disions « au revoir » au Lycée Sophie Berthelot, avec un sentiment de victoire, car nous avons réussi tous nos défis, mais aussi avec émotion, ne sachant pas si nous pourrons un jour revenir dans cet établissement si accueillant.


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Nous nous sommes ensuite dirigés vers le Channel, lieu de culture et espace de spectacle, qui se situe dans les anciens abattoirs de la ville de Calais. Une très gentille guide nous a fait la visite du Channel au complet, en passant par le gîte pour les artistes, les salles de spectacle, le cirque, les bureaux, les coulisses jusqu’au restaurant (ce qui a d’ailleurs ouvert l’appétit de tout le monde). 

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Après cette agréable visite, nous sommes passés à la librairie du Channel. Quelques-unes en ont profité pour s’acheter des livres et offrir des cadeaux à leur entourage. Aux alentours de midi, nous nous sommes dirigés vers l’office de tourisme de Calais pour prendre quelques souvenirs. Mmes Le Van et Missiaen ont offert un magnet à M. Sinteff sur le Général De Gaulle, qui voulait se l’acheter. Alors que nous nous apprêtions à quitter les lieux, le monsieur qui s’occupait des clients à l’office de tourisme et qui était un ancien élève du Lycée Sophie Berthelot où il avait fait son BTS tourisme, nous a offert un tote bag à l’effigie de Calais. Geste très cordial que nous avons apprécié ! 


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Nous sommes ensuite partis en direction de la statue du Général De Gaulle et de Winston Churchill, que nous n’avions vu que by night, et que nous souhaitions voir avec la lumière du jour. Ce sont deux grands visionnaires !

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Sachant que depuis notre visite du restaurant du Channel nous avions un petit creux, nous nous sommes arrêtés avec bonheur au Buffet de la Gare. Nous y avons retrouvé Mme Boutin qui sortait de ses cours. M. Sinteff nous a généreusement invitées. Tous les élèves ont pris l’aliment fétiche du Nord de la France, à savoir des Frites. Il y a d’ailleurs partout en ville des « friteries », car les frites sont consommées à toutes heures de la journée !


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A 14 heures, nous sommes allés visiter le Beffroi de Calais, Hôtel de ville de Calais, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2005. Il a une hauteur avoisinant les 75 mètres et a été le lieu du mariage de Charles De Gaulle avec Yvonne Vendroux, Calaisienne, en 1921. Par la suite, nous sommes allés voir la statue de Rodin qui représente la légende des bourgeois de Calais qui renvoie à l’histoire de la victoire des Anglais lors de la guerre de 1346, où ils ont assiégé Calais. La ville s’est rendue, et pour épargner les habitants, le roi Edouard III exige que les plus riches bourgeois de la ville se sacrifient. Ces derniers ont accepté de sauver les habitants de la ville. Avec héroïsme, ils ont revêtu la chemise des condamnés à la pendaison, et se sont agenouillés devant le roi en lui remettant les clefs de la ville. L’épouse du roi, Philippa de Hainau, alors enceinte, l’a supplié de les épargner, ce qu’il aurait fait. M. Sinteff a rajouté une anecdote amusante. Lors d’un bal de la cour à Calais, Edouard III dansait avec sa maîtresse, la comtesse Elisabeth de Salisburry (connue également sous le nom de Jeanne de Kent), qui a perdu sa jarretière. Devant les moqueries et les plaisanteries des courtisans, le roi Edouard III la ramassa et la noua à sa jambe en s’écriant : « Messieurs, Honni soit qui mal y pense ! Tel qui s'en rit aujourd'hui s'honorera de la porter demain, car ce ruban sera mis en tel honneur que les railleurs le chercheront avec empressement ». Il fit donc une promesse à la comtesse : faire de ce ruban bleu « un insigne prestigieux et très désiré, que les courtisans les plus fiers ou ambitieux s’estimeraient plus qu’heureux de porter ». L’expression « Honi soit qui mal y pense » (« Honi » est orthographié avec un seul « n » à l’époque, contrairement au français moderne) est ainsi devenue la devise de l’Ordre de la Jarretière, inscrite sur l’insigne, sur lequel figure une jarretière bleue, le plus élevé des ordres de la chevalerie britannique, fondé par le roi Edouard III d'Angleterre, le jour de la saint Georges, en 1348.

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Vint ensuite l’heure de reprendre le train pour nous en retourner dans notre chère région, l’Alsace. Nous avons récupéré nos valises et dit « au revoir » à Mmes Boutin et Missiaen : nous nous sommes chaleureusement salués un peu avant 16h05, heure où notre train est parti, et nous sommes arrivés une dizaine de minutes après à Calais Fréthun. Nous avons alors attendu le train qui devait nous conduire jusqu’à Paris Gare du Nord. Pendant le temps d’attente à la gare de Calais-Frethun, nous avons pu bénéficier d’histoires qui étaient imprimées par une borne. A 17h15, le train qui partait de Calais-Fréthun pour aller à Paris Gare du Nord est arrivé. M. Sinteff était à l’autre bout de la voiture. Nous avons pu nous reposer. Cependant, à nouveau, nous n’avons pas eu de chance : le contrôleur de la SNCF nous a annoncé que le train dans lequel nous étions aurait un retard d’une quinzaine de minutes pour cause de travaux sur la voie. Heureusement que la correspondance était plus d’une demi-heure après, sinon nous serions restés à Paris jusqu’au lendemain !  Arrivés à Paris Nord, nous avons couru pour prendre à temps le train en direction de Saverne ! C’était un sacré challenge avec tous nos bagages et surtout le gros tuyau bien encombrant au milieu de la foule ! Zoé ayant un problème au genou essayait de suivre tant bien que mal. Emma et moi prenions les devants. Mme Le Van a soulagé Zoé en portant une valise et est restée à ses côtés. Manon et M. Sinteff sont arrivés peu de temps après Emma et moi dans la gare de l’Est. Il y avait énormément de monde, on arrivait à peine à distinguer Mme Le Van et Zoé. Il a fallu ensuite présenter nos billets aux contrôleurs. Nous avons pu rentrer dans le train de justesse, car il a démarré deux minutes après (ouf !) en direction notre chère ville de Saverne. Dans le train, pour nous récompenser de notre course rapide, nous avons pris notre pique-nique. Nous, les 4 filles, avons commencé à parler de nos animaux, puis Mme Le Van a discuté avec nous. A 22h30, nous sommes arrivés dans notre belle Alsace. Nous nous sommes dits « au revoir » et souhaité un agréable week-end de repos, mais aussi de travail, car il a fallu rattraper tous les cours de la semaine passée, et également réviser pour les contrôles de la semaine suivante. Nous avions la tête remplie de merveilleux souvenirs, ce qui nous a donné du courage pour affronter la dernière semaine de cours avant les vacances ! »


Tiffany Brossard, THLP.

Liens vers les articles :
E. *La Voix du Nord : 18/10/22 – « Calais : de jeunes alsaciens ambassadeurs de paix au lycée Berthelot » - 
https://www.lavoixdunord.fr/1242727/article/2022-10-18/calais-de-jeunes-alsaciens-ambassadeurs-de-la-paix-au-lycée-berthelot
Article à télécharger ici.

F. *Les DNA : 28/10/22 – « Dialogue entre deux lycées autour du projet UNESCO » - 
https://www.dna.fr/education/2022/10/27/dialogue-entre-deux-lycees-autour-du-projet-unesco


G. *Courrier d’Alsace, gazette trimestrielle de l’UIA - Union Internationale des Alsaciens : 31/10/22 - « De jeunes alsaciens ambassadeurs de la paix ».


Livres à lire :


-Demain la brume, Thimothée Demeillers, Babelio, 2020.
-Si c’était un spectacle… Le diable des Balkans et Le cirque inferno, Almir Imsirevic, éd. L’espace d’un instant, 2004. 
-Le démon de Debbarmaalo, Goran Stefanovski, éd. L’espace d’un instant, 2010.
-Belgrade, chante ma langue, le mystère du corps glorieux, Angelica Liddel, 2007, éd. Théâtrales, trad. 2009.
-Le colonel-oiseau, Hristo Boytchev, festival d’Avignon, 1999, Actes Sud, 1999.
-Sniper Avenue, Quatorze minutes de danse, Le temps qu’il fera demain, Sonia Ristic, éd. Espace d’un instant, 2007.

Films à voir : 


-Aïda, Jasmila Zbanic, 2021 (sur Srebenica)
-Au pays du sang et du miel, Angelina Jolie, 2011 (sur le conflit des Balkans)
-Les femmes de Visegrad, Jasmila Zbanic, 2013 (sur l’épuration ethnique et le recours au viol)
-Les ponts de Sarajevo, documentaire, 2014, 13 courts-métrages (Sarajevo dans l’Europe aujourd’hui)
-Je vous salue Sarajevo, Jean-Luc Goddard, 1993, court-métrage (sur la peur, la mort et la guerre, réflexion sur le mal vivre)

Petit reportage sur le séjour à Calais réalisé par Roland Sinteff : https://youtu.be/KtTNKpLkjCY