Lycée du Haut-Barr

- 67700 Saverne -

Dans l’objectif de mieux comprendre l’importance de la gestion de la ressource eau dans notre région, notre classe, celle de 2GT1 et un petit groupe d’écodélégués nous sommes allés le vendredi 14 avril à Muttersholtz, capitale de la biodiversité en France, pour visiter la région naturelle du Ried.

1 ère partie : découverte du Ried :

Photo 1

Lors de la première partie de la sortie, nous nous sommes promenés dans le Ried, zone humide sous laquelle se trouve la nappe phréatique rhénane, qui possède 51 milliards de mètres cube d’eau. Elle est, de ce fait, la plus importante nappe phréatique d’Europe. Elle est située dans le fossé rhénan, partagée entre l'Alsace, le Bade-Wurtemberg en Allemagne et  la région de Bâle en Suisse. Elle s'étend sur un espace d'environ trois cents kilomètres de longueur et sur trente-cinq de largeur. À Muttersholtz, elle est située entre 50 et 70 cm sous la surface du sol. 

L’état de la nappe phréatique d’Alsace est au cœur de l’actualité, en effet elle possède un
taux d’eau potable critique. Le problème n’est donc pas quantitatif mais qualitatif puisque des milliards de litres se trouvent dans la nappe. 

La préservation de cette ressource face aux risques de pollution est un enjeu majeur. 

    1 ère activité : reconnaissance de paysages


Photo 2


Les nappes phréatiques sont alimentées (rechargées) par l'infiltration d'une partie de l'eau de pluie qui atteint le sol. Leur niveau varie de façon saisonnière : la recharge des nappes a principalement lieu durant la période hivernale, car cette saison est propice à l'infiltration d'une plus grande quantité d'eau de pluie et de neige. Les précipitations sont plus importantes, la température et l'évaporation sont plus faibles, et la végétation, peu active, prélève moins d'eau dans le sol. A cette période, il est habituel d’observer dans ce paysage des zones inondées.

À l'inverse, durant l'été, la recharge des nappes est faible ou nulle, pouvant occasionner des sécheresses. 

Notre guide nous a proposé une première activité, qui consistait à retrouver le même paysage avant et après inondation, sous forme de course. Nous avons pu nous rendre compte des importants changements que la variation du niveau de l’eau peut occasionner. Ainsi, lors de la dernière grande crue, datée de février 1905, le niveau de l’eau avait atteint 1 mètre de hauteur. 
(Photo de couverture)

Pour éviter d’être inondés, les villages sont construits en dehors de ces zones d’inondation, mise à part l’abbaye, qui profitait autrefois de la montée de l’eau pour la pêche, notamment lors des périodes de carême. 

Toutefois, avec la canalisation du Rhin et la diminution des glaciers dans les Alpes, ces crues sont devenues de plus en plus rares. 

En  période de sécheresse, on peut voir les ruisseaux, ainsi que la plupart des rivières de surface disparaître, à cause de la baisse du niveau de la nappe phréatique. Ces changements engendrent alors également une disparition d’espèces, tel que le chabot ou la lamproie. 

Autres effets négatifs causés par la sécheresse : la diminution du niveau de la nappe phréatique provoque une concentration plus forte en ions et en pesticides, ce qui pose problème quant à la qualité de l’eau et sa potabilité.

2e activité : faire du fil avec des orties

Dans cette 2ᵉ partie de la balade, il nous a été expliqué l’importance de l’ortie autrefois. En effet, l’ortie était une plante, mais également un aliment très utilisé. Elle est très nutritive, encore plus que la viande et le poisson, d’où son utilité dans la préparation de repas comme la soupe aux orties. 
L’utilisation de cette plante était surtout indispensable dans la fabrication de fils, grâce aux fibres de celle-ci. On a donc eu l’opportunité de voir l’élaboration de ce fil à partir des fibres d’ortie. Il est également notable qu’en période de guerre, les enfants étaient envoyés récolter des orties pour faire les uniformes allemands.
C’est donc dans cette optique, que les habitants laissaient des grandes quantités de végétation dans l’eau, afin de décomposer une partie de la plante et de récupérer seulement la fibre de ces végétaux, la cellulose. 

3e activité : Visite de la station hydroélectrique

Photo 4

Depuis 2016, la ville de Muttersholtz s’est lancée dans l’installation d’une micro-centrale hydroélectrique sur la rivière de l’Ill. Sa création, qui a coûté 2 080 000 € à la commune de Muttersholtz et à la région Grand-Est, s’est achevée en 2020.  Un investissement largement rentabilisé aujourd’hui.  Initialement, l’énergie produite devait représenter 25 % de la consommation d’énergie électrique de la ville (hors chauffage). Mais avec l’inflation, le coût de création sera remboursé en seulement 12 ans. 

En effet, les résultats de production sont excellents, la centrale produit tellement que le territoire est considéré comme territoire à énergie positive, c'est-à-dire que la production d’énergie renouvelable de ce territoire est supérieur à la consommation de ce même territoire en énergie. On le remarque sur le graphique suivant

photo 5 

La micro-station hydroélectrique produit son électricité grâce à des vis sans fin, qui permettent de ne pas tuer les poissons. De plus, elle est dotée d’une passe à poissons spécialement conçu pour la remontée des différentes espèces (lamproie, anguille, saumon,…), afin qu’elles puissent rejoindre l’amont de la rivière. Lors des travaux d’installation de la micro-centrale, une espèce rare a été découverte : la moule perlière, une espèce en voie de disparition en Europe.

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4ème activité : Pêche à l’épuisette : 

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A l’aide d’épuisettes, nous avons pêché de petits animaux aquatiques en tout genre dans un affluent de l’Ill. Nous les mettions au fur et à mesure dans un seau contenant une recomposition de leur environnement pour ne pas les perturber de trop. 
Après avoir récolté un certain nombre d’espèces différentes, nous sommes rentrés à la maison de la nature pour les comparer et les identifier (nèpe, aselle, dytique, limnée, larve de phrygane, d’éphémère, de perle …). 


Photo 8


Certaines espèces sont indicatrices de la qualité de l’eau et permettent ainsi de déterminer l’indice biotique qui nous renseigne sur le degré de pollution du milieu. Nous avons ainsi pu déterminer que l’affluent testé présentait une qualité de l’eau satisfaisante. 

Conclusion :

En conclusion, cette sortie à Muttersholtz était très intéressante, car nous avons appris
énormément de choses autour de la nappe phréatique d’Alsace, ainsi que les conséquences
du changement climatique sur les écosystèmes fonctionnant grâce à celle-ci, mais aussi son histoire et l’utilité de son eau pour l’Homme à travers les différentes générations.

Pour finir, nous vous laissons avec ce land art en forme de soleil que nous avons créé avec notre guide...

photo 9

Les élèves de 2GT6