Lycée du Haut-Barr

- 67700 Saverne -

Le 10 octobre 2023, quarante élèves volontaires du lycée du Haut-Barr ont adoré le spectacle vu avec Mme Lanères au TNS : La tendresse, de Julie Berès, Lisa Guez, Kevin Keiss et Alice Zeniter.


Des étoiles dans les yeux, un sourire grand comme ça ! « J’ai adoré ! »  « Mon spectacle préféré ! » « Impressionnant ! » « J’ai beaucoup ri ! Et pleuré aussi, un peu. »
Les exclamations fusent, à la sortie du TNS. Et pour cause ! Quel spectacle ! Les danses, le chant, la puissance des corps, l’énergie, l’humour, la violence, la sincérité… Et quel texte !
Rembobinons le temps, retournons à la case départ.

Muni d’un micro, Théo fait l’appel, devant le lycée du Haut-Barr.

Dans la chaleur de cette soirée d’octobre, devant le lycée, nous attendons un bus qui ne vient pas. 


Equipé d’un micro, Théo fait l’appel, puis il interviewe quelques camarades, pendant que la professeure, Mme Lanères, griffonne leurs réponses :
    - Daniel, êtes-vous déjà allé au théâtre, en dehors des sorties organisées par Mme Lanères ?
    - Non, je n’en ai pas les moyens. Là, c’est gratuit.
    - Et quelle est la pièce que vous avez préférée ?
    - C’est un opéra : Le conte du tsar Saltane, de Rimski-Korsakov.
    - Moi j’ai préféré le ballet Giselle, confie Théo à la professeure.
    - Et vous, Anaïs, reprend l’apprenti journaliste, êtes-vous déjà allée au TNS ?
    - Oui, l’an dernier, avec toi, tu ne t’en souviens pas ?
    - Le bus arrive ! Enfin !


Tout le monde monte à bord du véhicule de la compagnie Fuchslock, en saluant Brigitte, notre chauffeuse, qui sera littéralement acclamée par les quatre dizaines d’élèves, à l’arrivée.

Bilal, Hakim, Antonin, Aurélien, Rémi, Enzo, Lucas P., Simon,
Léandre, Yann, Zoé, Alexandra, Maxens, Nicolas, Anouk,
Romain, Timm, Ianis, Jade et tou·tes les autres…

Tradition oblige, dans le bus les élèves chantent, dansent avec les bras, sympathisent… l’ambiance est aussi tonique que le spectacle à venir !

Clara, Lou, Allyssa, Anaïs, Maelle, Alexandra


Elodie Heckmann, maman de Simon, et Edwige Lanères, professeure de français.

Vite, dès l’arrêt du car, place de la République, nous filons au vestiaire, déposer les sacs, tandis qu’un ouvreur annonce au groupe : « Si vous avez envie de rire, riez, si vous avez envie de pleurer, pleurez. » 

Lysandre (une élève des Pontonniers, bénéficiant de la carte "Atout Voir" pour payer ses sorties au théâtre), Maxens, Jade, Romain et Timm, au 2ème balcon.


Elise Picogna, professeure de philosophie au lycée du Haut-Barr.


Théo, élève de Terminale, Edwige Lanères, professeure.


Lila, Zoé, Yann, Léandre, au 1er balcon : 
iels sont bien placé·es pour apprécier le spectacle !


Depuis le 2ème balcon, vue surplombante sur la scène et la salle.

Encadré·es par Mme Picogna, professeure de philosophie, Mme Didier, professeure de NSI, Mme Heckmann, maman d’élève, et Mme Lanères, professeure de français, les élèves se répartissent selon les places indiquées sur leurs billets : côté cour, côté jardin, orchestre, 1er balcon, 2ème balcon. On se salue de loin, on observe la salle, certes moins fastueuse que l’opéra, les murs où la peinture s’écaille, les câbles poussiéreux… Théo remarque tout, et se désole de cet apparent délabrement, alors que sa professeure, indifférente à ces détails, se réjouit d’avoir réussi à emmener les quarante élèves là, au spectacle, malgré les difficultés budgétaires (la part collective du Pass Culture ne suffit pas) et l’opposition croissante aux sorties du soir : il devient presque impossible d’obtenir des contrats avec des compagnies de bus pour emmener les jeunes. Point de représentations scolaires en journées, pour des spectacles de cette qualité. Point de véritable ouverture culturelle sans déplacement hors du village ou de la petite ville. Les arguments ne manquent pas, en faveur de ces sorties qui plaisent tant aux élèves, mais les contraintes liées au manque de conducteurices de bus et aux restrictions budgétaires entraînent de fâcheuses annulations. Enfin nous sommes là, c’est une petite victoire, savourons le spectacle !

Au premier plan : Natan Bouzy, Naso (Charmine Fariborzi), Tigran Mekhitarian (en alternance avec Ryad Ferrad, l’acteur qui joue, le 10 octobre, au TNS), Alex (Alexandre Liberati) et Junior Bosila.
Au deuxième plan : Mohamed Seddiki, sur ses épaules : Djamil Mohamed, et au centre : Romain Scheiner.

D’emblée, nous sommes dans l’ambiance. La même que dans le bus, puissance dix. Un rap musclé, des danses carrées, des paroles piquantes, du gros son, ça démarre fort ! Et de l’humour à en avoir mal aux abdos ! Les comédiens descendent dans la salle « ils brisent le 4ème mur », commenteront les élèves en sortant tout à l’heure. Un praticable anthracite devient très vite un mur de graffitis : « La tendresse », « Djamil », « Moha », « Naso », « Mohammed », « Rémi », « Nathan », « Romain », « Alex »… Ce sont les noms des personnages, tagués à toute vitesse, sur une musique au tempo de transe. En réalité, ce sont les noms des comédien·nes –« excepté pour Naso », me confiera Junior, le danseur prodige, le surlendemain, quand je retournerai au TNS pour acheter le texte du spectacle. Junior, c’est un des meilleurs break dancers d’Europe. La beauté de sa danse est à couper le souffle ! Elle est unique, puissante, elle emporte !

Breakdance, Junior Bosila.

Tous les personnages sont fictifs, mais ils portent un tel accent de sincérité dans leur jeu, que l’on croit deviner (souvent à tort) la ténuité de la frontière entre leur rôle et leur « vrai » moi. 

Natan graffe le titre de la pièce sur le praticable.

« Ça fait stand up », commentera Théo, à la sortie. C’est vrai : parfois un membre de la bande se détache du groupe pour nous confier, dans un monologue émouvant, drôle ou terrible, ou les trois à la fois, ses angoisses, les souvenirs douloureux qui le hantent encore. Le texte est très oral, il donne l’impression d’une véritable spontanéité, alors qu’en réalité tout est écrit, et que les expériences narrées ne sont pas toujours celles des artistes. Le but est de créer de l’empathie chez les spectateurices. Pari gagné !


Stand up, battles, chorégraphies… différents genres de danse et d’actions dramatiques s’enchaînent dans un rythme effréné, quoique parfaitement maîtrisé.

« - Je me suis identifiée à Romain, et aussi à Tigran, quand il évoquait les dégâts causés par sa rupture amoureuse, et le mal qu’il avait à en parler, » confie Jade après le spectacle. Une phrase m’a fait pleurer : « Quand tu vois la peur dans les yeux de ta mère, cela restera toute ta vie. » 
- Ah oui, les mamans ! se souvient Simon, le fils d’Elodie, une maman venue encadrer les élèves avec nous. Mohammed a interrompu la chanson « Pute salope » en disant qu’ils aimaient les mamans. 
- Hem, ce ne serait pas un stéréotype ? demande Mme Lanères : la mère ou la catin, et entre les deux, rien, néant, le vide ?
- Peut-être, oui… »

Toute la troupe devant une trouée de verdure, 
encadrée par le praticable très « street ».

Le spectacle déroule des clichés à la pelle, des injonctions patriarcales, des modèles de pères que les fils ne veulent pas suivre, mais qui restent ancrés en eux. Comment vivre sa masculinité à l’ère post #MeToo ? Comment draguer une fille ? Ou un garçon ? « On ne naît pas homme, on le devient », constate la metteuse en scène Julie Berès, reprenant au masculin la thèse développée par Simone de Beauvoir dans son célèbre essai de 1949 : Le deuxième sexe. On se fait homme, on nous fait homme, par la répétition de schémas patriarcaux qui imposent aux mâles humains la force, la domination, le devoir de réussir, de protéger, de se battre, et de cacher ses failles. Un quatuor d’auteurices, Kevin Keiss, Alice Zéniter, Lisa Guez et Julie Berès, a interrogé des hommes jeunes, issus de différents milieux et de différentes zones géographiques -le Congo, les Comores, Amiens, la Picardie…- pour donner à entendre les injonctions contradictoires dans lesquelles ils se débattent.

Les chorégraphies à l’unisson donnent une impression de puissance
et d’entente au sein du groupe. Une cohésion, une unité, par-delà la profonde singularité de chaque personnage.

« Comme l’hétérosexualité, la blanchité, la bourgeoisie, la masculinité en tant que domination se pose comme référence neutre : l’axe autour duquel se construisent nos imaginaires, notre culture, notre échelle de normalité. » écrit Victoire Tuaillon, en guise de préface. Et c’est justement cet axe qui est remis en question par la pièce. Pourtant il est solide, il tient bon, enraciné dans des siècles de patriarcat, diffusé sur toute la planète, il semble couler de source, cet axe. On s’y raccroche aussi fort que Junior à la barre de pole dance. 

Junior Bosila, street pole dance.

« Dès la toute première vision échographique
Dès que ton organe sexuel génétique sera connu
On te préparera à ce que tu seras
Tu seras compétitif
Sportif
Raisonnablement agressif
Tu redouteras l’échec comme ta propre sentence
Tu te prépareras à l’idée que la vie est un combat
Personne ne devra voir le champ de bataille en toi […]
Tu découvriras que ce sont les hommes les prophètes de chacune des trois grandes religions révélées
Ce sont les hommes les intercesseurs entre la parole de Dieu et les humains chez les juifs, les chrétiens, les musulmans…
Tu sauras que c’est toujours grâce à des hommes que l’on sait comment naître, comment vivre, comment se marier, comment pleurer les morts, comment les enterrer, comment mener les guerres »

Junior assène ces paroles en dansant. Son corps parle. Il dit : « tu seras un dieu, mon fils. » L’acteur est devenu un dieu, en quelque sorte : il danse comme un dieu, alors que la polio, contractée à deux ans, aurait pu le clouer dans un fauteuil roulant. Il boite et se déplace à l’aide d’une canne, mais quand il danse, il vole ! Son personnage souhaite être un père radicalement différent de celui qui fut son géniteur. Avec un humour acerbe, il lance à son père absent : « la paternité c’est pas mal, t’aurais dû essayer ».
Un autre problème : la drague. Comment aborder une fille, sans être accusé d’agression ?
« Tigran  […] Avec le truc de MeToo… t’es obligé de te surveiller… ça coupe la spontanéité, j’ai des potes il sont terrorisés, regardez-le miskine
Junior. Moi ça m’a jamais dérangé de poser la question. »
Les rires fusent, souvent. Et la réflexion se prolonge, s’approfondit.
On se demande comment être « un homme bien. » Certains passages de la pièce s’inspirent très nettement de l’essai d’Ivan Jablonka : Des hommes justes Du patriarcat aux nouvelles masculinités cité par Julie Berès. « En matière d’égalité entre les sexes, qu’est-ce qu’un « mec bien » ? demande l’historien.  Il est urgent aujourd’hui de définir une morale du masculin pour toutes les sphères sociales : famille, entreprise, religion, politique, ville, sexualité, langage. Parce que la justice de genre est l’une des conditions de la démocratie, nous avons besoin d’inventer de nouvelles masculinités : des hommes égalitaires, en rupture avec le patriarcat, épris de respect plus que de pouvoir. Juste des hommes, mais des hommes justes. »

Formé à l’Opéra National de Paris, puis au ballet du Grand théâtre de Genève, Natan Bouzy a pris son envol pour danser en free lance.


Natan danse sur les pointes. Entrechats, pirouettes, grands jetés, attitudes, arabesques, il enchante notre vue en encrassant nos oreilles. Car ce qu’il dit est dur à entendre. Son personnage confie son addiction au porno, et ses remords. A cause des scénarii tripartites visionnés des dizaines de fois, il était devenu incapable d’aimer simplement. Il exigeait de ses partenaires ces « plus » joués dans les vidéos sur internet. Et cela finissait mal. Il ne parvenait pas à se passer de ces schémas : « je m’étais câblé comme ça » regrette-t-il. Il a même installé un filtre parental, mais il n’y avait rien à faire, c’était trop tard, il ne savait plus aimer. Sa détresse fait probablement écho à celle de nombreux jeunes exposés aux sites pornos. 
De la tristesse (toujours ponctuée de rires intermittents), nous passons à l’horreur : le mur des viols.

Djamil Robe violette. Robe violée.

Djamil revient sur scène. Il se dévêt en parlant, gravement, posément, et ses gestes sont en harmonie avec ses mots. Sa mise à nu signifie le « désaccord » de sa pensée avec son appartenance à un groupe qui perpètre tant de crimes. Par ses mots, Djamil fait surgir dans notre imagination un mur. Un mur qui grandit à l’infini. Le mur des viols.
« On devrait faire un mur, un monument.
Avec les noms de toutes les femmes violées dans un pays comme la France au cours du XXè siècle
Ou même juste depuis le début du XXIè
Et ce serait une liste de noms tellement longue, le mur il serait si grand qu’on le verrait depuis la lune
Et on enverrait les enfants marcher le long du mur, en voyage scolaire obligatoire,
Lis les noms des femmes que tout le monde a oubliées
Pour tous les hommes ce serait obligatoire au moins une fois dans leur vie
Ce serait mieux que leur service civique à la con, là […]
Et toutes les sept minutes, il y aurait une putain de sirène qui se déclencherait
Pour signifier qu’un nouveau viol a eu lieu quelque part en France
Toutes les sept minutes
Un truc tellement fort qu’il faudrait se plaquer les mains sur les oreilles
Et chaque année le mur s’allongerait de soixante ou soixante-dix mille noms
On serait obligé de raser des maisons, les quartiers aux alentours
Le mur prendrait les proportions d’une capitale… »
A présent ce mur existe dans notre conscience. Et il crie horriblement fort. Il crie tous ces noms de femmes violées. 
Pourtant, les virilistes semblent rester sourds à ces cris. Face aux appels à l’égalité lancés par les hommes et femmes féministes, certains réactionnaires ont un réflexe primaire : le repli sur soi, entre soi. Ils organisent des séjours « virils », masculinistes, résumés avec humour par Alex : 


« on est en danger… les hommes vivent leurs derniers instants… on va tous nous remplacer…on est devenus des snobs décadents, faut qu’on se ressaisisse, avec Romain on va se faire un weekend "rendez-moi ma virilité", entre couilles… on va aller dans les bois en mode retour à l’âge de pierre, on se fout à poil, on va bouffer de la viande crue en dansant autour d’un feu et en pleine nuit on va tirer des rondins de bois en chialant… ».


D’autres hommes, des jeunes surtout, ont déjà commencé à évoluer vers davantage d’égalité, et à écouter leur propre « moi », sans se plier aux injonctions du patriarcat.

Charmine Faribarzi se fait appeler Naso : c’est à la fois l’anagramme de son patronyme (point de matronyme ici) et le nom d’un poisson licorne. 
Elle jouait dans la pièce précédente, Désobéir, de Julie Berès (photo de gauche).
Vêtue selon des codes masculins, elle adopte l’attitude, les gestes, le langage des gars de sa bande. Vers la fin du spectacle, pourtant, elle libère sa chevelure et sa parole dans un solo de popping ébouriffant !

« Naso. […] L’homme idéal, il a dépassé ça.
Il réinvente son désir, il s’en fout de ce que les gens pensent.
D’ailleurs, j’pense que ce programme-là pour une partie de notre génération, c’est déjà une évidence. »


Pour autant, la partie n’est pas gagnée, les vieux démons ressurgissent, parfois jusque dans les lois : le droit à l’avortement est mis à mal aux USA ; l’éducation des filles interdite en Afghanistan, le port du voile imposé en Iran (le pays d’origine de Naso). « Dès que t’arrête de descendre dans la rue, y a une liberté qui disparaît », avertit Naso, la seule femme de la pièce, déguisée en garçon pendant les deux tiers du spectacle. Elle livre une performance de popping, une danse accompagnée de rapides contractions musculaires donnant l’impression que tout son corps tremble. Et maintenant, cette phrase frappe comme un uppercut en plein cœur. La manière qu’ont les artistes de « descendre dans la rue », c’est de monter sur scène. Pourquoi pas. Le message est passé, on avance, pour le meilleur des hommes, des femmes, et de tou·tes les « plus ».

La pièce se conclut sur le regard tendre d’un père -Junior- posé sur son fils endormi : « Je te regarde, tu tiens ta girafe en peluche comme si c’était ton trésor le plus précieux
J’espère que tu garderas cette tendresse toute ta vie. »

Dernière danse, dernière musique, et les applaudissements retentissent à tout rompre ! Avec les élèves, nous nous levons d’un même élan, criant « Bravo ! » dans nos mains en porte-voix. Standing ovation de toute la salle, même si l’orchestre demeure assis. Sous le coup de toutes les émotions traversées au cours du spectacle, nous nous retrouvons dehors, littéralement envoûtés ! Wahouh ! Les quarante jeunes du Haut-Barr sont unanimes : iels ont adoré La tendresse !
Christine Fuchslock vient nous chercher gentiment sur le perron, pour nous ramener au bus et nous reconduire jusqu’à Saverne, dans une ambiance … un peu magique ! 
Je retranscris ci-après les réactions de quelques élèves.
Mille mercis à la compagnie Les Cambrioleurs, sous la houlette de la metteuse en scène et écrivaine Julie Berès ! Merci au personnel du TNS, qui œuvre de son mieux pour accueillir tous les publics : sans la convention forfaitaire passée avec la compagnie de bus, les élèves de Saverne ne pourraient pas assister aux spectacles joués à Strasbourg. Merci aux conductrices de bus, Brigitte et Christine. Et un très grand merci aux élèves volontaires du lycée du Haut-Barr, pour leur enthousiasme contagieux ! C’est toujours une joie, de partager avec iels ces moments intenses en émotions et en réflexion !


Edwige Lanères

1er bonus : pour voir le teaser le La tendresse, cliquez sur ce lien : https://youtu.be/yazjvT9YIBg

2ème bonus : pour admirer le street dancer virtuose Junior Bosila, cliquez ici. https://www.youtube.com/watch?v=QIPM-bn9TUU

 

Quelques retours des élèves sur La tendresse


Dimitri (Terminale G3)


C'est avec surprise et une grande joie que j'ai découvert La Tendresse au TNS, un spectacle très vivant, avec beaucoup de musiques et de danses de différents genres : hip hop, classique...
Lorsque le spectacle a commencé dans une salle à l'ambiance tamisée, nous avons été happé·es, surpris·es et amusé·es, car nous entendions « Bande organisée » de 13 Organisé.

Le spectacle est accessible à tou·tes ; il vise surtout les jeunes, mais cela n'empêche pas les autres générations d'être concerné·es par le message délicat, qui dénonce le fait que la société enferme les hommes dans des codes sociaux, comme la virilité, le fait d'être "puceau", les techniques de drague et bien d'autres. Avec brio, Julie Berès a su transcrire un questionnement dans toute sa complexité, avec des traits d'humour très appréciables.
Les différents jeux de scène tout au long de la pièce m'ont beaucoup plu. 
Dès le début, les acteurs brisent le 4ᵉ mur, ils draguent des spectatrices. J’ai aimé aussi les jeux avec le décor très "street", les chansons, les prises de parole au micro, les interactions avec le public, la retranscription en image d'un téléphone présent sur scène, pour recréer un effet clip vidéo de rap.

Confrontation de Mohamed et Tigran, filmée par Alex.

La pièce est tellement en adéquation avec les personnages, les valeurs qu'ils incarnent, ainsi que leur personnalité, qu'on pourrait croire que le texte a été exactement conçu pour ces acteurs et cette actrice. C'est juste ébouriffant.
Je recommande donc vivement cette pièce moderne, elle permet d’éclairer des sujets d’actualité. Et d'en apprendre plus sur la société de demain. En bref cette pièce est sans aucun doute une des meilleures que j'ai vues.
MERCI au TNS de nous offrir cette chance d'accéder à cet art si pur, passionnant et touchant. MERCI à la compagnie Fuchslock Voyages de nous véhiculer. Et surtout MERCI à Mme LANERES d'organiser ces actions et de nous accompagner lors de ces sorties toujours très appréciables.

Allyssa (Terminale G2)


Bonjour, je peux vous écrire mes impressions avec grande joie ! j’ai adoré la soirée, la pièce était vraiment géniale ! elle traitait avec légèreté et une touche d’humour des sujets importants et graves qui sont d’actualité ! ✨ De plus, le fait d’être assis autant à l’avant comme on l’était rendait le spectacle très immersif 😊
Bon le fait d’être devant nous a fait voir des choses de près qu’on ne voulait pas forcément voir 😳 (vous n’êtes pas obligée de mettre ce passage dans l’article pour ne pas choquer les parents 😝)
La troupe d’acteur/actrices est vraiment au top ! 
Le fait qu’il y ait de la danse et de la musique de « notre époque » 💃 rend aussi le spectacle plus vivant et peut faire aimer le théâtre 🎭 même aux plus jeunes ! L’acteur qui s’appelle Mohamed a su très bien faire de l’autodérision par rapport à ses rapports aux femmes et à son corps. 
La pièce était vraiment géniale, pleine de vivacité avec des acteurs au top 👌🏻 
Merci encore de nous faire vivre des moments comme ça hors de notre campagne 🤩


Mme Lanères. Mille mercis Allyssa. Je suis ravie que ce spectacle t'ait plu ! J'ai adoré, moi aussi ✨🤩


Allyssa. Elle était vraiment géniale ! je trouve qu’elle devrait être diffusée dans les lycées parce qu’elle peut intéresser tout le monde 🌍 , ce n’est pas une pièce difficile à comprendre en plus !


Mme Lanères. Tu as tellement raison !😃👍✨

 

Lysandre (élève de 1è, spécialité théâtre aux Pontonniers).


J’ai trouvé que c’était un spectacle touchant, grâce à la musique et à la danse. Et aussi grâce aux solos : lorsque les acteurs se détachaient de la bande. Quand ils sont en groupe, ils ont une place à tenir, ils ne peuvent pas être eux-mêmes. En revanche, quand ils sont seuls, on a accès à leurs sentiments, à leurs pensées. C’est aussi lorsqu’ils sont isolés qu’ils déploient leurs talents au maximum : Junior danse à la force des bras, avec une lenteur et une agilité impressionnantes ! Romain imite ou parodie des héros de films avec une énergie complètement folle. Natan danse sur pointes : il faut du courage pour s’infliger des douleurs habituellement réservées aux femmes ! Djamil nous donne l’impression que le mur des noms est réel : quand il le décrit, on croit voir ce mur se dresser devant nous. Naso tremblait, c’était perturbant ; je me demandais quand elle allait arrêter de frissonner ; on aurait dit qu’elle faisait plusieurs choses très différentes en même temps : elle parlait tout en dansant et en tremblant. 
La pièce soulevait des interrogations qui sont déjà les nôtres, mais là, c’était formulé, donc plus clair. Je me demande comment les auteurices ont pu démêler tous ces fils. A mon avis, si des spectateurices ont appris des choses au cours du spectacle, ce sont les plus âgé·es. Quoiqu’il en soit, j’ai adoré La tendresse !

 

Gabin (2de4)


Ce qui m’a plu est que le spectacle était particulièrement adapté aux jeunes. Les musiques choisies donnaient du rythme entre les moments calmes et les scènes plus vives. Les thèmes choisis étaient vraiment en rapport avec ma génération et ce que je peux vivre.
Pour une première expérience au théâtre j’ai trouvé cette pièce vraiment cool !

 

Daniel (1èSTI2)


J'ai trouvé que le spectacle était très intéressant à regarder ; il y a eu plein de scènes captivantes et émouvantes, beaucoup d’humour et de sentiments. J'ai bien aimé leurs différentes façons de représenter la masculinité de la société actuelle. Chaque comédien jouait un personnage unique et différent, chacun avait son histoire et sa façon d'être. Personnellement je pense qu'ils ont bien réussi à représenter les luttes intérieures auxquelles beaucoup d'hommes sont confrontés et qu’ils gardent souvent pour eux. Je trouve que grâce à ce spectacle, ils ont encouragé le public à réfléchir sur la compréhension de la masculinité. Je voulais aussi parler des danseurs avec leur talent exceptionnel, il y a eu de nombreux styles différents, ce qui nous faisait ressentir à chaque fois des émotions différentes. En définitive, ce spectacle vaut le coup d'être regardé, j'ai passé un très bon moment !

 

Théo (Terminale G3)


Mme Lanères : J'ai bien aimé le passage ironique sur l'homme qui expose la souffrance qui fut la sienne quand tout et n’importe quoi pouvait être estampillé "pédé", en maniant la satire et le comique de répétition. C'était drôle et pathétique. Absurde, affligeant, mais comique. Quel texte ! Et quelle interprétation !
Théo : Je vous avoue que j’ai énormément rigolé mais que ce qu’a dit justement le comédien m’a fait lâcher ma petite larme. Pour la première fois au théâtre j’ai ressenti toutes les émotions dans la même pièce.

 

Mélina (1èG3)


Cette pièce de théâtre était émouvante, portant sur des sujets sensibles et tabous, mais de façon complètement décomplexée. De plus, du fait que les comédiens soient jeunes et abordent des tabous récents qui concernent en particulier ma génération, il était très facile de s'identifier aux personnages, et d'être touché par leurs propos. Cette pièce remet également en question le rapport entre hommes et femmes. Qu'est-ce qu'un homme/une femme, dans cette époque si particulière où les mentalités évoluent à la vitesse de la lumière ?

 

Anaïs Romain (1èG2)


J’ai beaucoup aimé la pièce La tendresse qui a évoqué des sujets de la vie actuelle. Malgré l’importance de ces sujets, l’humour était très présent et incitait à la réflexion.
Les musiques étaient assez parlantes pour les jeunes et les danses, très diverses, correspondaient très bien aux différentes situations ; elles nous faisaient ressentir des émotions plus fortes.


Maxens (1èG3)


Alors j’ai beaucoup aimé la pièce. Certains moments me paraissaient moins compréhensibles, mais le sens s’éclaircissait au fur à mesure. On a beaucoup ri !
Quelques passages plus tristes ou philosophiques nous ont mené à réfléchir.
Globalement j’ai passé une très bonne soirée ; la pièce a traité de sujets d’actualité où, je pense, nous avons pu tous nous reconnaître à un moment ou à un autre.

Catherine Bergeret (maman de Pierre et Louis Lafarge, deux élèves de 2de)
Merci ! Louis a des étoiles dans les yeux. Il a adoré La Tendresse.  Pierre a même du mal à obtenir la parole. Mes fils sont vraiment contents de leur soirée. 
Je suis heureuse de les voir rayonner.

Christine Fuchslock (conductrice de bus)
Bonjour et grand merci,
Nous sommes ravies d'avoir eu la joie de vous conduire.
J'ai beaucoup apprécié l'enthousiasme des enfants et j'étais heureuse de contribuer
à la réussite de votre soirée.
Au plaisir de vous accueillir à bord !
Christine FUCHSLOCK (votre conductrice "retour")